Promotion du commerce intra-africain: L’Algérie, un acteur de leadership
Alger abritera, du 4 au 10 septembre prochain, un rendez-vous continental de premier plan : la 4ᵉ édition de la Foire commerciale intra-africaine (IATF 2025). Plus de 2 000 entreprises venues d’Afrique et d’ailleurs y prendront part, aux côtés de délégations officielles représentant plus de 70 pays. Environ 40 000 visiteurs professionnels, hommes d’affaires et porteurs de projets, sont attendus à cette manifestation, confirmant ainsi son importance et constituant une affirmation forte de l’engagement panafricaniste de l’Algérie et de son attachement à l’unité et au développement du continent.

Lancée en 2018 par la Banque africaine d’import-export (Afreximbank), en coopération avec la Commission de l’Union africaine et le secrétariat de la ZLECAf, l’IATF est considérée comme « une initiative majeure pour dynamiser le commerce intra-africain, en stimulant l’investissement et le dialogue entre les différents acteurs, afin de soutenir le développement industriel et l’intégration régionale ».
Au-delà d’une simple manifestation économique, l’IATF constitue une étape « stratégique et symbolique » qui illustre l’engagement historique de l’Algérie envers le continent et son attachement renouvelé au principe « L’Afrique aux Africains ». À cet effet, l’État algérien a mobilisé d’importants moyens organisationnels et logistiques pour assurer le succès de cet événement. Le directeur du développement économique, de l’intégration et du commerce à la Commission de l’Union africaine, Patrick Ndzana Olomo, a salué dans un entretien à l’APS « la mobilisation par l’Algérie de moyens considérables » et la simplification des procédures administratives en faveur des partenaires africains. En organisant l’IATF, l’Algérie « réaffirme son héritage historique en tant que pays pionnier dans la lutte pour l’autodétermination » et se positionne en « acteur de leadership pour promouvoir le commerce intra-africain et concrétiser la vision de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf) », a-t-il déclaré.
Cette édition constitue également une opportunité pour l’Algérie de mettre en valeur ses capacités productives, ses atouts industriels, son savoir-faire logistique et son potentiel exportateur dans plusieurs secteurs, notamment l’énergie, l’agriculture, l’industrie pharmaceutique et les industries de transformation. Ndzana Olomo a rappelé la place stratégique de l’Algérie « en tant que hub du commerce et de l’investissement en Afrique », citant ses grandes infrastructures en plein essor, telles que la route transsaharienne, le gazoduc transsaharien (TSGP) et la dorsale transsaharienne en fibre optique.
« En accueillant la Foire commerciale intra-africaine 2025, l’Algérie ne se contente pas d’organiser un grand événement, elle confirme son rôle d’acteur clé dans l’intégration économique africaine », a-t-il souligné. L’IATF est selon lui « un instrument pratique et stratégique pour mettre en avant ses potentialités économiques et contribuer directement à la réalisation de la vision d’un continent plus intégré, prospère et autonome ».
Le responsable a mis en exergue l’intérêt particulier accordé par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, à cet événement considéré comme le plus important du continent, en raison de son apport à la dynamique de croissance par l’intégration commerciale africaine.
Il a également relevé l’amélioration du climat d’affaires en Algérie, qui offre désormais « un environnement transparent et attractif grâce à de nouvelles lois prévoyant exonérations fiscales et garanties juridiques pour les investisseurs ».
L’adhésion récente de l’Algérie, via sa Banque centrale, au Système panafricain de paiement et de règlement (PAPSS) est perçue comme « une étape significative » pour faciliter les paiements en monnaies locales et réduire les coûts de transaction, renforçant ainsi le rôle du pays dans l’écosystème financier africain. Après les éditions tenues en Égypte (2018 et 2023) et en Afrique du Sud (2021), la 4ᵉ édition organisée en Algérie intervient à un moment charnière, marqué par l’entrée en vigueur opérationnelle de la ZLECAf. Cet événement rassemblera plus de 2 000 exposants et 35 000 visiteurs professionnels, et devrait aboutir à la signature de contrats dépassant 44 milliards de dollars, contribuant ainsi à l’accélération des échanges et investissements intra-africains.
Il comportera des pavillons multisectoriels couvrant l’agriculture, l’industrie, l’énergie et la finance, avec des manifestations parallèles comme le Canex (Creative Africa Nexus) et des espaces dédiés aux jeunes entrepreneurs, dans le but de promouvoir l’innovation, de contribuer à la création de valeur ajoutée et à la diversification des économies africaines. M. Ndzana Olomo a rappelé que l’importance du marché africain, dont la valeur dépasse 3.500 milliards de dollars, fait de l’IATF une plateforme centrale et concrète, venant compléter le cadre politique de la ZLECAf pour atteindre ses objectifs et surmonter les obstacles, en particulier les barrières non tarifaires.
Par Sirine R.