17/09/2025
ACTUALITENATIONAL

Situation économique de l’Algérie en 2024: La Banque d’Algérie dresse son bilan

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La Banque d’Algérie a publié son rapport annuel sur la situation économique du pays en 2024. Ce document dresse un bilan nuancé. En effet, s’il met en évidence une relative stabilité financière et un excédent commercial maintenu, le rapport révèle aussi un ralentissement de la croissance et des performances hors hydrocarbures encore insuffisantes.

 L’économie algérienne a enregistré en 2024 un taux de croissance de 3,6 %, en deçà de l’objectif de 4,2 % fixé dans la loi de finances et inférieur aux 4,1 % de 2023. Cette évolution traduit un contexte international moins favorable, mais également des contraintes structurelles qui continuent de peser sur l’appareil productif. La croissance hors hydrocarbures reste toutefois encourageante : elle a atteint 4,8 %, confirmant l’aptitude des secteurs non pétroliers et gaziers à soutenir l’activité économique lorsque les cours de l’énergie se replient.

Le produit intérieur brut (PIB) nominal s’est établi à 35 788 milliards de dinars (environ 264 milliards de dollars au taux de change de fin d’année), contre 33 638 milliards de dinars en 2023, soit une augmentation de 6,4 %. Cette progression est légèrement différente des estimations de l’Office national des statistiques, mais elle confirme la résilience de l’économie, notamment grâce aux secteurs agricole et des services.

La balance commerciale demeure positive, avec un excédent de 3,73 milliards de dollars en 2024. Les exportations totales se sont chiffrées à 49,07 milliards de dollars, contre 55,55 milliards en 2023, soit un recul de 11,7 %, largement imputable à la diminution des ventes d’hydrocarbures. Les exportations hors hydrocarbures, qui s’établissent à 3,8 milliards de dollars, reculent par rapport aux 5 milliards de 2023 et aux 5,9 milliards de 2022, confirmant que la diversification reste un défi majeur. Les importations de biens, quant à elles, ont progressé à 45,33 milliards de dollars, traduisant une demande intérieure soutenue et des besoins persistants en équipements et produits alimentaires.

Les réserves officielles de change ont atteint 68,3 milliards de dollars à la fin de 2024, contre 69,8 milliards un an plus tôt. Ce niveau correspond à près de 15 mois de couverture des importations, ce qui reste confortable au regard des standards internationaux. La Banque d’Algérie a, par ailleurs, tenu à démentir les informations relayées par certains médias étrangers évoquant une chute inquiétante des réserves, qualifiées de rumeurs dénuées de fondement.

La balance des paiements a enregistré un léger déficit de 0,5 milliard de dollars, après deux années excédentaires, conséquence du recul des exportations énergétiques et de l’augmentation des importations.

Concernant la situation financière interne, elle se caractérise par une progression des dépôts collectés par le secteur bancaire, qui ont atteint 16 246 milliards de dinars, en hausse de 8,9 % par rapport à 2023.

S’agissant de la finance islamique, l’encours des dépôts a atteint 793,5 milliards DA, en hausse de 17 % sur un an. Comparativement à 2023, l’encours global de financement relevant de la finance islamique a poursuivi sa tendance haussière, atteignant 532,2 milliards DA, soit une augmentation de 16 %. Par type de produit, les financements à travers la formule *Salam* continuent d’occuper la première position, avec une part de 32,73 %, suivis par la *Mourabaha* (32,63 %) et l’*Ijara* (22,86 %). Concernant le taux de change, la Banque centrale indique que, pour la deuxième année consécutive, le dinar algérien s’est apprécié face au dollar américain, à l’euro, au yen japonais et au yuan chinois, respectivement et en moyenne annuelle, de 1,32 %, 1,24 %, 8,56 % et 2,93 % en 2024.

Globalement, la Banque d’Algérie estime que le bilan du secteur bancaire algérien est « confortable », soulignant que les banques disposent de fonds propres supérieurs aux niveaux minimums requis, ce qui se traduit par des ratios de solvabilité largement au-dessus des minima réglementaires. L’année 2024 a également enregistré une stabilisation du niveau de solvabilité, avec une hausse de 12 % du résultat net, portée par la dynamique économique observée durant la période sous revue. En outre, les banques en Algérie affichent une position de liquidité jugée « robuste », attestée par le niveau très confortable des ratios réglementaires.

« Au total, le secteur bancaire algérien demeure suffisamment capitalisé, liquide et rentable. Ces indicateurs militent pour une plus grande intermédiation bancaire à l’avenir, à travers davantage de financements en faveur de l’économie et une offre de services mieux adaptée aux besoins des agents économiques, favorisant ainsi l’inclusion financière », conclut la BA.

Par Sirine R

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