Production de 30 qx/hectare en blé: «Un objectif à priori réalisable»
L’Algérie veut assurer sa sécurité alimentaire cette assurance devra passer obligatoirement par une
production de 30 qx/hectare en blé. C’est une des injonctions du Président de la République, qui en a
ordonné l’exécution. Un objectif à priori réalisable selon le président de la CNA (Chambre nationale de
l’agriculture) qui a affirmé que l’objectif d’augmenter la production du blé à 30 quintaux/hectare, était
« réalisable ».
Dans une déclaration à l’APS, M. Hambli s’est félicité « de l’intérêt accordé par le Président de la
République au secteur de l’Agriculture ce qui l’a encouragé à relever le défi de réaliser l’autosuffisance
en matière de produits stratégiques notamment les céréales, le produit le plus consommé en Algérie »,
soulignant que les fluctuations enregistrées sur le marché mondial des céréales ont accru l’importance
de ce défi.
Il faut souligner que le Président Tebboune a fixé cet objectif à partir de données fiables notamment
après que certaines wilayas de l’Est aient dépassé cette moyenne durant la dernière saison moisson-
battage et aussi après les chutes de pluie.
D’aucuns soulignent aussi que la réalisation de cet objectif est à portée de mains, pour peu de satisfaire
des conditions minimales
Pour le président de la CNA la réalisation de cet objectif « exige des efforts sur le terrain à travers le
respect du processus technique de la production des céréales et la fourniture du matériel désormais
disponible grâce à la décision portant autorisation d’importation du matériel agricole rénové ».
Des experts en agronomie précisent pour leur part que augmenter les rendements passe
obligatoirement par la qualité des engrais et des semences.
Par ailleurs, l’amélioration de ces rendements oblige aussi à respecter les dernières techniques et une
plus grande formation de nos agriculteurs, trop habitués à des techniques peu évoluées.
Un ingénieur agronome nous a précisé que la qualité des semences est essentielle.
En ce sens que le nombre de grains par unité de surface et le poids individuel des grains constituent les
deux grands critères d’une bonne moisson. En amont, les rendements élevés dépendent de la quantité
de pousses et de feuilles, ainsi que du maintien du couvert vert. Ces deux facteurs augmentent le
nombre de grains/d’épis/d’épillets ainsi que la taille des grains
Il nous a souligné aussi que la maitrise de l’irrigation et la gestion de l’eau n’est pas à négliger. En effet,
pour cet expert, les données météorologiques peuvent être utilisées pour choisir quelle variété de
cultures planter et à quel moment, et pour décider des pratiques de gestion agricole appropriées, tout
en limitant l’impact sur l’environnement.
Dans l’ensemble, il est possible d’établir dès la fin de l’hiver des prévisions régionales fiables et précises
des épisodes de sécheresse pendant les périodes sensibles de la floraison et du remplissage des grains
de blé.
Par contre, la prédiction de l’humidité excessive reste très difficile car les compétences sont encore trop
limitées en la matière. Mais d’autres approches, par exemple l’utilisation de modèles atmosphériques à
grande échelle, pourraient améliorer la prévisibilité de ces événements, estiment les chercheurs.
Dans cette lignée, le président de la CNA a apporté quelques précisions et dit que la chambre avait
soumis une série de propositions au ministère de l’Agriculture et du Développement rural visant à
améliorer la formation dans le secteur agricole, soulignant « l’importance de revenir à la formation de
base ».
Et de préciser qu »en matière d’organisation toutes les interventions et les transactions dans le secteur
agricole seront numériques à l’horizon 2024.
Samir Chalabi