IATF 2025: L’Algérie, pivot de la stratégie canadienne en Afrique
La 4ᵉ édition de la Foire commerciale intra-africaine (IATF 2025), qui s’est tenue à Alger, a mis en lumière le rôle central de l’Algérie dans la dynamique d’intégration économique du continent. Pour le Canada, présent en force lors de ce rendez-vous, l’Algérie apparaît comme un partenaire stratégique et incontournable dans la mise en œuvre de sa nouvelle vision africaine.
Invité de la télévision algérienne, Ben Marc Diendéré, Ambassadeur du Canada auprès de l’Union africaine et Envoyé spécial pour l’Afrique, a souligné l’importance de ce rendez-vous continental : « C’est un événement de grande portée et nous sommes heureux que l’Algérie l’accueille. Le pays a su réunir toutes les conditions favorables pour assurer le succès de cette 4ᵉ édition ». Les relations économiques entre l’Algérie et le Canada connaissent un essor notable. Le volume des échanges commerciaux avoisine un milliard de dollars, reflétant une coopération croissante. « Nos relations sont excellentes et diversifiées. Elles touchent à des domaines aussi stratégiques que l’énergie, la défense, l’agriculture et l’éducation », a précisé le diplomate. Le poids de la diaspora algérienne au Canada, particulièrement active à Montréal et dans d’autres grandes villes, constitue également un vecteur essentiel dans le renforcement de ces liens, tant sur le plan académique que dans le domaine des affaires.
Pour témoigner de son engagement, le Canada a mobilisé à Alger 16 entreprises de différents secteurs, venues explorer des partenariats concrets. Selon Ben Marc Diendéré, « l’Algérie avance avec une vision claire et ce que nous observons dans ses infrastructures, ses ports et ses réalisations traduit une gouvernance efficace. C’est un environnement propice pour nouer des accords solides ». Depuis cinq ans, Ottawa travaille à l’élaboration d’une stratégie africaine qui a été officiellement lancée en mars dernier. Elle se déploie autour de plusieurs priorités : la sécurité, l’agriculture, les énergies où l’Algérie dispose d’atouts majeurs dans le renouvelable et l’hydrogène, les mines nécessitant un appui en formation spécialisée, mais aussi le transport maritime et la sécurité portuaire. « Le monde change et les relations économiques deviennent primordiales. Nous voulons bâtir des partenariats durables, en misant sur la formation et l’expertise. Le Canada est un pays d’entreprises de taille moyenne et petite, tout comme l’Algérie. Cette complémentarité ouvre la voie à de nombreuses coopérations », a expliqué l’envoyé spécial.
Outre le partenariat bilatéral, le Canada identifie l’Algérie comme un acteur clé en Afrique. Sa position géostratégique, son rôle au sein de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf) et son ouverture progressive sur de nouveaux marchés en font un point d’ancrage incontournable. En évoquant le discours du Président Abdelmadjid Tebboune lors de l’ouverture de l’IATF 2025, Ben Marc Diendéré n’a pas caché son appréciation : « C’était un discours important et porteur de vision. Il traduit une volonté d’élargir les horizons commerciaux de l’Algérie vers l’ensemble du continent ». Le diplomate a insisté sur la nécessité d’inscrire les échanges économiques dans un cadre fiable et stable : « Les affaires doivent se faire dans un climat de confiance. L’Algérie est en train de s’ouvrir et nous devons trouver ensemble les meilleures façons de coopérer ».
Par Mourad A.
