L’ONA multiplie les campagnes de nettoyage et de prévention
Chaque fin d’été, alors que les premières pluies d’automne s’annoncent, l’Office national de l’assainissement (ONA) mobilise ses équipes pour une vaste campagne de nettoyage et de curage des réseaux. L’objectif est clair : prévenir les inondations et protéger les populations des conséquences parfois dramatiques du changement climatique.

Acteur incontournable du service public depuis sa création en 2001, l’ONA gère près de 90 % des réseaux existants, couvrant 1 169 communes. « Nous travaillons 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7 », a souligné Salah Lahlah, inspecteur à l’ONA, sur la « Chaîne III » de la radio nationale. « Chaque mois d’août, nous lançons une campagne nationale pour curer les réseaux, les avaloirs et les caniveaux, afin de réduire le risque d’obstruction au moment des fortes pluies ». Le contexte climatique accentue ces défis. Désormais, des pluies de seulement deux ou trois heures peuvent équivaloir à un mois de précipitations.
Ce phénomène accroît le risque d’inondations et de débordements, d’autant plus que de nombreux réseaux, conçus pour des populations bien moindres, doivent aujourd’hui faire face à des surcharges considérables. Mais les difficultés ne sont pas uniquement techniques. Salah Lahlah a également pointé le facteur humain : « Trop de citoyens considèrent encore les égouts comme une poubelle. Après l’Aïd, on retrouve des déchets d’abattage dans les canalisations. À cela s’ajoutent les vols de tampons ou les dépôts sauvages de gravats par certaines entreprises. Tout cela aggrave la vulnérabilité du réseau ».
Face à ces menaces, l’Office active un dispositif spécial lors des épisodes pluvieux intenses, en coordination avec la Protection civile et les autorités locales. Ses équipes interviennent avant, pendant et après les intempéries pour réduire les dégâts, comme cela a été le cas en 2025 à Guelma et dans plusieurs villes de l’Est. En parallèle de ses interventions techniques, l’ONA mise sur la sensibilisation. Des campagnes sont régulièrement menées dans les écoles et même dans les mosquées, avec l’appui des imams. « Nous avons un slogan : ne prenez pas les égouts pour une poubelle », a insisté Salah Lahlah, qui a appelé à un sursaut de civisme et à une mobilisation citoyenne aux côtés des pouvoirs publics. Si le pays reste confronté aux effets conjugués du vieillissement des infrastructures, de l’urbanisation et du changement climatique, les campagnes annuelles de nettoyage témoignent de la volonté de l’ONA de prévenir les risques et de faire de l’assainissement une véritable priorité nationale.
Par M. A.