OPEP: La demande pétrolière restera forte jusqu’en 2050
Alors que certaines institutions internationales, comme l’Agence internationale de l’énergie (AIE), annoncent une baisse imminente de la consommation pétrolière mondiale, l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) trace une trajectoire tout autre. Dans son dernier rapport sur les perspectives mondiales à long terme, l’organisation affirme que la demande mondiale de pétrole ne connaîtra pas de pic avant 2050. Elle poursuivra sa progression au rythme des besoins croissants des économies en développement, notamment en Asie.
Selon les prévisions de l’OPEP, la demande mondiale atteindra 113,3 millions de barils par jour d’ici 2030, contre 103,7 millions en 2024. Cette croissance se poursuivra sur le long terme pour atteindre 122,9 millions de barils par jour à l’horizon 2050, soit une hausse de 19,2 millions de barils/jour sur un quart de siècle. L’organisation justifie cette trajectoire par la croissance démographique, l’urbanisation rapide, l’industrialisation dans les pays du Sud, mais aussi par la lenteur de la transition énergétique dans certaines régions. L’Asie et le Pacifique se positionnent comme les principaux moteurs de cette hausse, soutenus par une expansion économique soutenue.
Cette dynamique de la demande alimente également les projections de croissance des échanges pétroliers. Le commerce mondial du pétrole (brut, condensats et produits raffinés) devrait augmenter de 11 % d’ici 2030, pour atteindre 61 millions de barils/jour, contre 55 millions en 2024. À l’horizon 2050, ce volume passerait à 67,5 millions de barils/jour. Le commerce du brut et des condensats s’élèverait à 41,7 millions de barils/jour en 2030 et 47,3 millions en 2050, tandis que les produits raffinés progresseraient à 19,85 millions de barils/jour en 2030 et 21,16 millions en 2050.
Pour répondre à cette demande, le Moyen-Orient jouera un rôle central. Ses exportations de brut et condensats devraient atteindre 20,2 millions de barils/jour d’ici 2030, contre 17,4 millions en 2024, et grimper à 28,15 millions à l’horizon 2050. L’Asie-Pacifique captera l’essentiel de ces flux, avec des importations en provenance du Moyen-Orient estimées à 23,5 millions de barils/jour en 2050, contre 15,2 millions en 2024.
D’après les projections de l’OPEP, les principales régions exportatrices de brut et de condensats d’ici 2030 seront le Moyen-Orient avec 20,2 millions de barils par jour, suivi par l’Amérique latine qui devrait atteindre 6 millions de barils par jour. Les États-Unis et le Canada exporteront quant à eux 5,29 millions de barils par jour. L’Afrique se positionnera avec 5,19 millions de barils par jour, juste devant la Russie et la mer Caspienne qui devraient exporter 5,01 millions de barils par jour.
Le dernier rapport de l’OPEP envoie un message clair : le pétrole continuera de dominer le paysage énergétique mondial jusqu’en 2050. En insistant sur une demande durablement forte et un commerce pétrolier en expansion, l’organisation conteste l’idée d’un avenir énergétique à court terme sans pétrole. Pour l’OPEP, l’ère pétrolière est loin d’être terminée, et les équilibres géopolitiques liés à l’énergie resteront profondément marqués par cette réalité.
Par M. A.