Production gazière: Accélération des engagements des majors en Algérie
L’investissement dans le domaine gazier est en plein essor. Plusieurs accords de partenariats ont été signés ces deux dernières années par le groupe public « Sonatrach» avec des compagnies étrangers leader dans le domaine gazier, à l’instar d’Eni, TotalÉnergies, Equinor et Sinopec, mais également avec de nouvelles compagnies, comme la Suédoise Thethys Oil ou l’Omanaise OQ Exploration & Production.
Plus récemment encore, le 13 juin dernier, Chevron et Sonatrach ont signé un protocole d’accord afin de constituer une plateforme de discussion portant sur les opportunités de développement des ressources en hydrocarbures dans les zones d’intérêt identifiées dans les bassins d’Ahnet et de Berkine. Cet accord s’inscrit dans la continuité du précédent signé en 2020, ainsi que celui signé entre la Sonatrach et ExxonMobil le 23 mai 2025, en vue de développer les ressources en hydrocarbures dans le bassin de l’Ahnet et le bassin de Gourara.
Plus spécifiquement, ces accords visent à évaluer la capacité de l’Algérie à exploiter son gaz de schiste, que certains experts estiment à 9800 TCF (trillions de pieds cubes), dont plus de 700 TCF (soit environ 20 019 977 600 000 m²) exploitables. Parmi les deux bassins mentionnés dans le communiqué de Chevron-Sonatrach, celui de Berkine, dans l’est de l’Algérie, est le cœur de la production pétrolière du pays, avec des champs exploités par les compagnies Occidental, Eni et TotalÉnergies, ainsi que par la Sonatrach. Le bassin d’Ahnet, lui, a été le site du premier puits de schiste expérimental de l’Algérie mis en exploitation en 2014. Quant au bassin de Gourara, il se situe, comme celui de l’Ahnet, à l’extrême sud-ouest du pays. Bien que l’exploitation du gaz de schiste semble prometteuse, le premier objectif des investissements en cours est de maintenir la production des principaux gisements actuellement en exploitation. Parmi ceux-ci, le plus important est de loin le site historique de Hassi R’Mel, où Sonatrach a attribué le 23 mai dernier aux entreprises de service Maire Tecnimont et Baker Hughes un contrat de 2,3 Mds USD afin de maintenir un plateau de production élevé le site représentant environ la moitié de la production totale de gaz du pays, qui s’est élevée à plus de 105 Mds m³ en 2023.
Il est à rappeler que le secteur des hydrocarbures reste un pilier de l’économie nationale. En 2023, il représentait de l’ordre de 21% du PIB, 90% des exportations et 48% des recettes fiscales. Quatrième fournisseur de l’Europe en gaz, derrière la Norvège, la Russie et les États-Unis (respectivement 24,4%, 15,3% et 9,8%), l’Algérie (8,3%) pourrait être en mesure d’assurer des livraisons supplémentaires à moyen terme grâce à de nouveaux investissements, et notamment visant au développement du gaz de schiste.
Secteur minier : Un potentiel indéniable, encore sous-exploité
Évoluant à l’ombre du secteur des hydrocarbures, l’activité minière enregistre un essor notable en Algérie depuis l’ouverture du secteur au début des années 2000 et surtout de la volonté du gouvernement d’accroître les capacités de ce secteur pour en faire un vecteur de la diversification économique.
L’Algérie dispose de ressources minières diversifiées et relativement importantes, avec plus d’une trentaine de minéraux répertoriés. Des réserves en métaux précieux (or, diamants, pierres décoratives et semi précieuses) manganèse, célestine, tungstène, fluorine, wolfram-étain, uranium, métaux rares (niobium, tantale, rubidium) et granites et roches ornementales (marbre, perlite, talc) et surtout phosphates (gisements de la région de Tébessa, à proximité de la Tunisie, qui recèleraient 2,2 Mds tonnes de minerais, soit 3% des réserves mondiales) sont partiellement exploitées. Un travail de répertoriage est en cours, pour lequel l’Algérie fait ponctuellement appel à de l’expertise étrangère. Enfin, l’existence de terres rares à des teneurs appréciables est identifiée dans les principaux gisements phosphatés de Bled El Hadba et de Djebel Onk à Tébessa.
Synthèse Sirine R
