Projets énergétiques en 2025: L’Algérie met les bouchées doubles
L’Algérie, acteur majeur du marché de l’énergie en Afrique du Nord, s’apprête à franchir un tournant décisif en 2025 avec la réalisation de cinq projets énergétiques stratégiques destinés à renforcer sa position sur le marché mondial de l’énergie. Ces projets, qui touchent aussi bien le secteur du gaz que celui des énergies renouvelables, visent non seulement à diversifier le mix énergétique du pays, mais aussi à réduire sa dépendance au gaz naturel, tout en consolidant ses exportations vers l’Europe, a indiqué la plateforme spécialisée « Attaqa.net ».
Le champ gazier de Hassi R’Mel, l’un des plus vastes d’Algérie et du monde, fait l’objet d’un investissement considérable de 2,3 milliards de dollars pour moderniser ses infrastructures et augmenter sa production. Piloté par les entreprises Maire Tecnimont et Baker Hughes, ce projet aura un impact direct sur la capacité de l’Algérie à fournir de l’énergie fiable à l’Europe. Avec une production estimée à 188 millions de mètres cubes de gaz par jour, il garantira un approvisionnement continu en gaz naturel vers des pays comme l’Italie, réduisant ainsi la dépendance européenne à d’autres sources de gaz. Parallèlement, le bassin de Berkine, riche en hydrocarbures, bénéficie d’une expansion significative grâce à un partenariat avec la compagnie russe Gazprom. Ce projet, d’un coût estimé à 4 milliards de dollars, prévoit la construction de nouvelles infrastructures et l’extension du réseau de production de gaz avec 24 puits supplémentaires. L’objectif est d’augmenter les réserves d’hydrocarbures extraites, visant plus d’un milliard de barils de pétrole équivalent. Ce développement permettra à l’Algérie de renforcer ses exportations de gaz, notamment vers l’Europe, dont la demande croît, particulièrement après l’arrêt des approvisionnements russes via l’Ukraine.
Dans un autre domaine, l’Algérie prévoit de relier son réseau électrique à l’Europe par un câble sous-marin avec l’Italie. La première phase de ce projet, qui débutera en 2025, permettra d’exporter de l’électricité produite à la fois à partir du gaz naturel et des énergies renouvelables. Ce projet s’inscrit dans une stratégie visant à diversifier les sources d’exportation et à établir l’Algérie comme un fournisseur clé pour l’Europe, tout en consolidant la sécurité énergétique de ses voisins méditerranéens.
Cinq projets stratégiques prévus pour 2025
L’Algérie ambitionne également de se positionner en leader de la production et de l’exportation d’hydrogène vert. Le projet « South H2 », un pipeline de 3 300 kilomètres, permettra de transporter de l’hydrogène produit à partir des ressources renouvelables du pays (solaire et éolien) vers l’Europe, notamment vers l’Italie, l’Autriche et l’Allemagne. Prévu pour atteindre sa pleine capacité d’ici 2030, ce projet s’inscrit dans les objectifs climatiques internationaux et ouvrira la voie à l’intégration de l’Algérie dans le marché mondial de l’hydrogène vert, un secteur en forte expansion.
Enfin, deux nouvelles centrales électriques à cycle combiné seront construites à Biskra et Bellara pour renforcer la capacité de production nationale. Ces centrales, qui allient turbines à gaz et turbines à vapeur, permettront à l’Algérie de répondre à une demande intérieure croissante, tout en poursuivant ses ambitions d’exportation. Avec une capacité totale de 2 680 MW, elles contribueront à assurer la stabilité du réseau national et à renforcer la position de l’Algérie en tant qu’exportateur d’électricité dans la région. L’ensemble de ces projets s’inscrit dans une vision à long terme de l’Algérie, qui cherche à diversifier son mix énergétique en réduisant sa dépendance au gaz naturel et en développant les énergies renouvelables. Le pays prévoit de produire 15 gigawatts d’énergie renouvelable d’ici 2035, en exploitant principalement l’énergie solaire et éolienne. Par ailleurs, l’Algérie souhaite capitaliser sur sa position géographique stratégique pour devenir un fournisseur clé d’énergie pour l’Europe. Ainsi, en 2025, l’Algérie se prépare à jouer un rôle de plus en plus important sur le marché énergétique international, avec des projets qui renforceront sa compétitivité, sécuriseront ses exportations et garantiront un approvisionnement énergétique durable pour ses partenaires européens. Ces investissements sont essentiels pour l’avenir énergétique du pays et pour atteindre ses objectifs de diversification économique et de développement durable.
Par M A.
