Rapport du FMI: Des défis spécifiques à relever par l’Algérie
Dans un contexte international de tensions géoéconomiques croissantes et de transition énergétique mondiale, l’Algérie déploie des efforts soutenus pour renforcer la résilience de son économie. Le rapport d’octobre 2024 du FMI met en lumière les défis spécifiques que le pays doit relever et les stratégies adoptées pour stabiliser son économie tout en la diversifiant.
En tant que membre de l’OPEP+, l’Algérie a subi les conséquences des réductions de production pétrolière, limitant sa croissance. En réponse, elle a mis en place des mesures de maîtrise de l’inflation, favorisées par une appréciation du dinar et la baisse des prix à l’importation. Cette approche a permis de contenir l’inflation, qui est passée de 7 % fin 2023 à environ 4,5 % en août 2024, offrant ainsi un soutien précieux au pouvoir d’achat des ménages.
L’Algérie, consciente de sa dépendance aux hydrocarbures, a lancé un programme de diversification économique ambitieux. Ce programme vise à développer les secteurs non pétroliers, notamment l’industrie, les services et l’agriculture, tout en soutenant le développement des énergies renouvelables. À moyen terme, cette stratégie prépare l’Algérie à un futur où les hydrocarbures joueront un rôle moins central, en particulier avec une baisse projetée du prix du baril, de 81,3 dollars en 2024 à 67 dollars en 2029. Le FMI insiste sur l’importance des réformes structurelles pour stimuler l’emploi, en mettant l’accent sur la participation des jeunes et des femmes, un aspect essentiel pour répondre aux défis démographiques qui se profilent.
Parallèlement, l’Algérie met en œuvre des initiatives pour atténuer les effets du changement climatique. Les incendies de forêt et les épisodes de sécheresse, aggravés par le réchauffement climatique, menacent les ressources agricoles et forestières du pays. Des programmes de reforestation, d’agriculture durable et d’amélioration des systèmes d’irrigation ont ainsi été déployés pour renforcer la sécurité alimentaire et protéger les ressources naturelles essentielles.
Sur le plan budgétaire, le gouvernement maintient une discipline stricte malgré les défis posés par la baisse des recettes pétrolières et l’augmentation des dépenses publiques, notamment sous la forme de revalorisations salariales et de transferts sociaux. La viabilité financière et la reconstitution des réserves fiscales demeurent des priorités, assurant la stabilité économique du pays dans un contexte de revenus pétroliers en déclin. Le FMI souligne que cette stratégie de discipline budgétaire est cruciale pour la stabilité de l’économie algérienne.
En somme, l’Algérie s’engage dans une transformation de son modèle économique, cherchant à bâtir une économie durable et inclusive. Cette vision lui permettra de se positionner comme un acteur économique diversifié et résilient dans la région MENA, prêt à faire face aux défis géoéconomiques mondiaux et aux exigences de la transition énergétique.
Par S R.
