Transition énergétique: Le Green Energy Cluster, un levier pour l’industrie algérienne
L’Algérie consolide sa stratégie de transition énergétique avec un succès économique notable. Le Green Energy Cluster Algeria, une plateforme qui regroupe les entreprises locales du secteur, a annoncé la signature de contrats de 150 millions de dollars dans les énergies renouvelables. Ces accords, conclus par un des membres du cluster, témoignent de la crédibilité croissante de l’industrie algérienne sur le marché continental.
Le Professeur BoukhalfaYaici, directeur général du cluster, a mis en lumière ces avancées. « Ces accords permettront à nos entreprises d’élargir leurs activités en Afrique et de démontrer que l’Algérie peut être un acteur compétitif au-delà de ses frontières », a-t-il déclaré lors de son intervention à la télévision algérienne, soulignant la volonté du pays de passer d’un statut de marché à celui d’exportateur de solutions.Le projet national de 15 000 MW, lancé par le gouvernement, est le moteur de cette dynamique. Selon le Professeur Yaici, les entreprises du cluster sont déjà impliquées dans la réalisation de près de 30 % du projet de 3 200 MW en cours. « C’est une étape importante qui prouve que notre tissu industriel est en train de monter en puissance », a-t-il expliqué.
Afin de réduire la dépendance aux importations, le cluster œuvre à la constitution d’une chaîne de valeur locale complète. Des unités de production de panneaux solaires, de câbles et d’équipements métalliques sont déjà opérationnelles. « Nous travaillons à intégrer prochainement la fabrication de transformateurs et d’autres équipements stratégiques. Notre objectif est clair : doter l’Algérie d’une chaîne industrielle complète dans le domaine des énergies renouvelables », a-t-il précisé.Sur le plan continental, la voix de l’Algérie porte de plus en plus. L’adhésion en 2025 au Partenariat africain pour l’hydrogène vert est une preuve de cet engagement. « L’Algérie parle d’hydrogène vert depuis 2023. Rejoindre officiellement ce partenariat montre que nous passons du discours à l’action et que nous sommes désormais perçus comme un partenaire crédible », a insisté le professeur.
L’Afrique, avec son potentiel solaire, éolien et hydroélectrique, est un géant énergétique en devenir. Mais pour concrétiser ces projets, le financement reste le principal défi. Le Professeur Yaici met en garde : « Depuis la crise du Covid-19, de nombreux projets ont du mal à se concrétiser faute de ressources financières suffisantes. C’est aujourd’hui le principal obstacle au déploiement massif des énergies renouvelables en Afrique ».En plaçant l’Algérie au cœur de la dynamique africaine et en misant sur une base industrielle solide, le Professeur Yaici esquisse une stratégie où les énergies renouvelables et l’hydrogène vert apparaissent non seulement comme un levier économique, mais aussi comme un outil de souveraineté et d’influence régionale.
Par M. A.