Président de la République: «85% du capital algérien est privé»
Le Président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a affirmé que la contribution du secteur privé était parmi les points forts de l’économie algérienne, notamment avec la concrétisation du guichet unique pour l’investissement et l’éradication de la bureaucratie.
«85% du capital algérien est privé, et l’ère de la gestion administrative de l’économie est révolue», a-t-il soutenu, citant à titre d’exemple, les prévisions du Conseil du renouveau économique algérien (CREA) selon lesquelles «l’investissement privé dépassera 30 milliards USD fin 2027». Plus de 1300 investisseurs attendent l’obtention d’une autorisation pour entamer le travail, ce qui contribuera à la création de 55.000 postes d’emploi en 18 mois seulement, a-t-il ajouté.
Questionné sur la situation économique du pays, le président Tebboune était catégorique en faisant savoir que tous les indicateurs économiques de l’Algérie étaient au vert et que l’économie nationale était dans le bon sens.
Dans un podcast diffusé par la chaine d’information qatarie «Al-Jazeera», le Président de la République a affirmé que «tous les indicateurs économiques de l’Algérie sont au vert et l’économe nationale est dans le bon sens», relevant que le pays enregistrait «une croissance, un développement, des espoirs, et des horizons, comme en témoignent toutes les instances internationales». «La véritable force des peuples n’est pas la puissance militaire, mais plutôt la force économique», a-t-il fait observer.
Il a rappelé, dans ce cadre, que l’Algérie était la 3e ou 4e économie en Afrique et n’a pas de dette extérieure avec une croissance économique interne de 4,3%, ajoutant que le revenu par habitant en Algérie est supérieur de deux fois et demie à celui dans certains pays voisins.
64 milliards de dollars de réserves de change
Le pays dispose d’une réserve de change de 64 milliards dollars, d’un excédant financier, des investissements sont lancés et de nombreux emplois créés, a-t-il ajouté, soulignant que les salaires en Algérie ont été revus à la hausse pour la troisième fois de suite avec un taux d’augmentation de 32% pour un taux d’inflation de 9%. Le Chef de l’Etat rappellera en outre l’institution de l’allocation chômage qui profite à quelque deux millions de chômeurs.
Dans son analyse des indicateurs économiques du pays, le Président de la République a fait remarquer que la dynamique que connait actuellement l’économie nationale était marquée par une réduction des importations «sans priver les citoyens des besoins essentiels», d’une part, et une hausse record des exportations, d’autre part.
L’autre fait marquant dans cette dynamique, poursuit le Président de la République, est que des secteurs à l’instar de l’Agriculture contribuent efficacement désormais au Produit intérieur brut (PIB), l’Algérie ayant enregistré une production agricole de 34,5 milliards USD fin 2022 soit 17% du PIB, tandis que la contribution prévisionnelle du secteur industriel au PIB devrait augmenter à au moins 10 % d’ici 2024-2025.
Evoquant le secteur des hydrocarbures, le Président de la République a mis en avant la disposition de l’Algérie à augmenter ses capacités de production, affirmant que l’augmentation des exportations de gaz ne se fera pas au détriment du confort des ménages algériens, qu’il s’agisse d’approvisionnement en gaz, ou d’alimentation en eau et en électricité. Soulignant que «la consommation interne du gaz est colossale», il a rappelé que le taux de raccordement des ménages au gaz avait atteint 72% à l’échelle nationale.
Sur les prix, le Président de la République a estimé qu’«aucun pays ne soutient les prix comme le fait l’Algérie qui est un Etat social par excellence».
Dans le cadre de la dynamique économique enclenchée depuis quelques années, l’Algérie œuvre à consolider sa présence en Afrique, notamment à travers quatre «véritables» projets africains d’intégration, poursuit le Président de la République.
Il s’agit, a-t-il dit, du projet de liaison de fibre optique avec le Niger et le Nigéria, le gazoduc Nigéria-Europe en passant par le Niger et l’Algérie, la prospection du gaz au Niger, ainsi que la ligne ferroviaire qui reliera Alger à Bamako et à Niamey.
Concernant l’approvisionnement de l’Europe en gaz, le Président de la République a une fois de plus affirmé que l’Algérie demeure un fournisseur fiable, relevant que le gaz algérien était moins cher par rapport au gaz liquéfié importé en Europe.
Fonds pillés: 22 à 23 milliards USD récupérés en interne
Répondant à une question sur le processus de récupération des fonds pillés, le Président de la République a expliqué que ce processus avait été engagé d’abord en interne, relevant que «nous avons pu récupérer jusqu’à présent, sur des décisions de justice, près de 22 à 23 milliards de dollars».
Concernant les fonds détournés vers l’étranger, le Président de la République a affirmé que l’opération se poursuivait, citant l’exemple de l’Espagne qui a «accepté de restituer 3 hôtels cinq étoiles au Trésor algérien».
S’agissant des questions régionales et sur le dossier malien, le Président de la République a affirmé que l’Algérie œuvrait à instaurer la sécurité au Mali. «Personne ne nous empêchera d’aider nos frères maliens et nous n’accepterons aucune scission entre le nord et le sud du Mali», a-t-il souligné.
«L’approche de l’Algérie et de la France concernant le Mali n’est pas la même et j’en avais informé le président français… la France voit que la solution est militaire, alors que nous la considérons économique et sociale», a-t-il dit.
Evoquant la Libye, le président de la République a rappelé que l’Algérie respectait la décision souveraine libyenne, soulignant que «le changement de gouvernements n’est pas une solution, mais un baume temporaire».
«Nous sommes à équidistance avec toutes les parties et nous n’accepterons pas les manipulations puisque le changement de gouvernements n’a pas donné de résultat, et la solution souveraine réside dans les élections», a affirmé le Chef de l’Etat.
Pour ce qui est de la Tunisie, le Président de la République a affirmé que l’Algérie n’abandonnera jamais la Tunisie et le peuple tunisien, et elle ne tolérera pas «l’effondrement de l’Etat tunisien», souhaitant que le peuple tunisien préserve son pays.
Les tiraillements politiques en Tunisie sont une affaire interne et font partie du processus démocratique, a relevé le président de la République.
Concernant le Sahara occidental, le Président de la République a rappelé que la question est entre les mains des Nations Unies.
«Le premier et le dernier mot reviennent au peuple sahraoui, seul à disposer de son sort», a-t-il soutenu. Quant à la question palestinienne, le Président de la République a indiqué que «la stabilité du Moyen Orient, voire du monde, s’appuie sur l’établissement d’un véritable Etat palestinien».
«Nous allons aider nos frères palestiniens pour unifier leur position, et pour que la Palestine devienne un membre à part entière au sein de l’ONU», a-t-il dit, relevant que le problème de l’Algérie avec l’entité sioniste réside uniquement dans le droit palestinien et que l’Algérie ne renoncera jamais à ce droit, quelles que soient les circonstances.
Synthèse Sirine R