L’assurance agricole doit être obligatoire
Face au changement climatique et aux catastrophes naturelles, le secteur agricole devient de plus en plus vulnérable. Les compagnies d’assurances doivent soutenir les agriculteurs, en proposant des produits adaptés. Actuellement, le taux de couverture de l’assurance agricole ne dépasse pas les 25% en Algérie. Un niveau qui reste «très faible», selon le Pdg de la Caisse nationale de la mutualité agricole (CNMA), Cherif Benhabiles.
Lors de son intervention sur les ondes de radio nationale «Chaîne III», Benhabiles a plaidé en faveur de la généralisation de l’assurance agricole pour rationaliser les dépenses et aider les agriculteurs à faire face aux nombreux aléas climatiques. À cet égard, il a suggéré de rendre cette assurance obligatoire afin d’impliquer davantage les acteurs dans la gestion des risques.
«Le problème réside dans le fait que c’est l’État qui intervient pour compenser les pertes des agriculteurs, alors que cet argent aurait pu être réorienté vers le soutien des primes d’assurance afin de créer un dispositif plus intéressant», souligne l’intervenant.
En effet, tout soutien de l’Etat doit être conditionné par une souscription à un contrat d’assurance. Pour lui, il n’est pas normal que les pouvoirs publics soutiennent les agriculteurs, en leur accordant des aides financières importantes, sans être toutefois sécurisé !
Le moment est venu, donc, pour l’élaboration d’une nouvelle approche purement économique afin de trouver des solutions efficaces et durables pour ce secteur stratégique. Le Pdg de la CNMA a estimé que l’obligation de souscrire à un contrat d’assurance impliquera aussi les agriculteurs dans la gestion des risques et la généralisation de l’assurance agricole.
Appelant à la mise en place d’un dispositif spécial pour les petits agriculteurs, représentant 70% des exploitations dans notre pays, l’intervenant a estimé nécessaire de changer de logique dans le domaine d’assurance, en appliquant davantage l’agriculteur et l’aide de l’Etat doit venir en soutien.
Il a dans ce cadre plaidé pour la création d’une véritable dynamique dans le domaine de l’assurance agricole. Et cela, ne peut y ce faire, indique-t-il, sans la création d’une agence de prévention de risques agricoles.
Outre l’obligation de l’assurance, le PDG de la CNMA a suggéré d’investir énormément dans l’accompagnement en amont de l’agriculteur afin de l’inciter à prendre des mesures préventives avant une telle catastrophe. « Tous ce qui touche les calamités climatiques, il faut qu’il y a un accompagnement, en mettant des moyens et incitations à cet effet », souligne-t-il, en appelant les autres assureurs à participer dans le développement de l’industrie d’assurance agricole.
Questionné sur les niveaux d’indemnisations, le même responsable a fait savoir qu’en 2022, la CNMA a consacré 7 milliards de DA pour l’indemnisation pour toutes les branches, en indique 13 000 exploitations agricoles ont sauvé durant cette période. Un montant qui reflète également la faible adhésion des agriculteurs. L’année passée, les incendies de forêts ont causé des dégâts importants estimés à 17 milliards de DA, prisent en charge par le Trésor public !
« Une partie infime de nos indemnisations ont été consacrées pour les sinistres de deux de forêts et même chose les aléas climatiques (grêle). Des wilayas de l’Est du pays ont été touchées par cette calamité, malheureusement peu d’agriculteurs ont souscrit à un contrat d’assurance», précise-t-il, affirmant que la CNMA encourage le développement d’une agriculture irriguée.
Par Zahir R