Implantation du Chevron en Algérie: Sonatrach espère un accord avant fin 2023
Le PDG de Sonatrach, Toufik Hakkar a confirmé avant-hier les pourparlers avec la compagnie américaine «Chevron», tout en souhaitant la conclusion d’un accord avant fin 2023.
Les pourparlers interviennent alors que les entreprises européennes et américaines intensifient leurs efforts pour extraire le pétrole et le gaz de la région et aider à compenser les pertes d’approvisionnement de la Russie liées aux sanctions. «Nous sommes en discussion sur le choix des périmètres», a déclaré Toufik Hakkar, directeur général de la société énergétique publique Sonatrach, à Bloomberg. « Les aspects contractuels sont toujours en discussion. Notre objectif est de conclure un contrat au cours de cette année», précise-t-il.
L’Algérie, membre de l’OPEP, possède certaines des plus grandes réserves de pétrole et de gaz d’Afrique et exporte déjà des volumes importants vers l’Europe. Pour rappel, Chevron avait signé un protocole d’accord avec Sonatrach, en 2020, pour explorer les opportunités du gaz naturel en Algérie. Si les travaux avaient été lents, les choses semblent s’accélérer ces derniers temps.
En effet, selon The Wall Street Journal, qui a été le premier à rapporter l’information, Chevron a dépêché, ces deux derniers mois des représentants qui ont rencontré des responsables à Alger. Le groupe américain est aujourd’hui décidé à faire son retour sur le marché africain et méditerranéen. L’enveloppe dégagée par la seconde compagnie pétrolière américaine pour l’investissement en 2023 s’élève à pas moins de 17 milliards de dollars. Elle entend à travers ces efforts financiers se rapprocher davantage du marché européen qui offre d’importantes opportunités durant cette période, marquée par la crise énergétique, mais aussi par l’objectif de l’Union européenne de diversifier ses partenaires énergétiques pour remplacer le gaz russe d’ici 2027.
Le mois dernier, le PDG de Chevron, Mike Wirth, déclarait aux analystes lors des résultats annuels de la société : « La région a besoin de gaz, à la fois au niveau régional au Moyen-Orient, mais aussi évidemment d’options pour essayer d’acheminer ce gaz vers l’Europe. »
De ce fait, l’Algérie se présente comme l’un des principaux acteurs sur le terrain énergétique européen, ce qui ouvre l’appétit aux groupes américains qui ont reçu un important coup après avoir abandonné le terrain pour se focaliser sur la production du gaz non conventionnel aux Etats-Unis.
Pour sa part, l’Algérie multiplie les efforts pour attirer davantage d’investissements dans le secteur énergétique pour l’amélioration de sa production gazière, en particulier afin d’atteindre la barre des 100 milliards de m3 à l’exportation. Par ailleurs, si Chevron a choisi l’Algérie pour entamer sa nouvelle stratégie de déploiement dans cette zone et aussi viser une place sur le marché européen, c’est aussi parce que l’UE commence à se détourner du gaz américain, notamment pour son coût bien plus élevé par rapport au gaz naturel importé d’Algérie.
Slimane T/Agence