Avec une capacité de raffinage de 677 000 barils/jour: L’Algérie dans le top 10 des pays de l’Opep
La capacité de raffinage du pétrole au sein de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) a poursuivi sa progression au cours des cinq dernières années, portée par de nouveaux investissements et la mise en service de grandes infrastructures. Selon le dernier rapport de l’organisation relayé par la plateforme spécialisée « Attaqa.net » la capacité totale des États membres a atteint 14,14 millions de barils par jour (mbj) en 2024, soit une hausse de 18,5 % (+2,2 mbj) par rapport à 2020.

Cette évolution a permis à la part de l’OPEP dans la capacité mondiale de raffinage de grimper de 11,8 % en 2020 à 13,6 % en 2024, alors que la capacité mondiale totale s’élevait à 103,8 mbj l’an dernier. Si la capacité théorique de raffinage progresse, le rendement réel reste en retrait. La production effective des raffineries de l’OPEP s’est établie à 8,921 mbj en 2024, contre 8,511 mbj en 2023, soit une hausse de 5 % (+411 000 bj). Cela correspond à un taux d’utilisation moyen de seulement 63 %, révélateur des difficultés à exploiter pleinement les infrastructures existantes.
Dans ce panorama, l’Algérie occupe la huitième place parmi les pays de l’OPEP, avec une capacité de raffinage stable à 677 000 barils/jour depuis 2020. Malgré l’absence de nouvelles augmentations, cette position lui permet de figurer dans le top 12 de l’organisation, juste devant la Libye, dont la capacité s’élève à 666 000 bj en 2024. L’Arabie saoudite reste le premier acteur du raffinage au sein de l’OPEP, avec 3,291 mbj, soit près du quart de la capacité totale du cartel, après avoir renforcé ses capacités de 12,5 % en cinq ans. Derrière, l’Iran et le Venezuela complètent le podium avec respectivement 2,237 mbj et 2,154 mbj, des niveaux restés stables depuis 2020. Le Koweït, quant à lui, connaît une progression spectaculaire, grâce à la mise en service de la raffinerie de Mina Al-Zour, sa capacité ayant bondi de 81 % en cinq ans pour atteindre 1,451 mbj, ce qui lui confère la quatrième place. L’Irak se classe cinquième avec 1,266 mbj, en hausse de 67 % depuis 2020, suivi des Émirats arabes unis avec 1,227 mbj. Le Nigéria a connu une véritable transformation avec l’entrée en service de la gigantesque raffinerie Dangote, faisant du pays le septième acteur de l’OPEP. En bas du classement, le Gabon et le Congo affichent des capacités limitées et stables, tandis que la Guinée équatoriale demeure le seul membre dépourvu de raffinerie.
Avec ses 677 000 bj, l’Algérie se situe dans une position intermédiaire. Cette stabilité peut être perçue à la fois comme un signe de constance et comme un retard relatif face à des pays qui ont massivement investi ces dernières années. Le défi pour Alger demeure d’augmenter ses capacités et surtout d’améliorer le taux d’utilisation de ses installations, dans un contexte où la transformation locale des hydrocarbures devient un enjeu stratégique pour la souveraineté énergétique.
Synthèse M. A.