Des missions d’exploration menées par l’AAPI dans plusieurs pays de l’UE: L’Algérie veut capter plus d’IDE
La délégation de l’Union européenne en Algérie, en partenariat avec l’Agence algérienne de promotion de l’investissement et le bureau d’études « Sofreco », a récemment achevé ses tournées exploratoires dans plusieurs pays européens, notamment en Belgique, au Portugal, en Suède et en Italie. Ces visites ont rassemblé un large éventail de cadres des représentations diplomatiques, visant à concrétiser la stratégie du gouvernement algérien pour atteindre un record d’investissements étrangers, en tirant parti des nombreux avantages offerts par la loi sur l’investissement et des améliorations significatives du climat des affaires.
Ces missions s’inscrivent dans le cadre du projet « EU-Algeria Sustainable Investment Partnership (SIP) », financé par l’Union européenne. La mise en œuvre de ce projet repose sur une collaboration entre divers acteurs clés, tels que le bureau d’études Sofreco et l’Agence Algérienne de Promotion de l’Investissement (AAPI), ainsi que les ambassades concernées. Grâce au soutien du ministère algérien des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, ainsi qu’au réseau des ambassades algériennes en Europe, ces missions ont été facilitées et continueront d’être déployées jusqu’à la fin de l’année. La stratégie d’attraction des investissements étrangers repose sur une vision claire : positionner l’Algérie comme une destination privilégiée pour les entreprises multinationales. Les réformes législatives, notamment la nouvelle loi sur l’investissement, ainsi que l’amélioration du climat des affaires, témoignent de la volonté du gouvernement algérien de créer un cadre propice à l’implantation des entreprises étrangères. Ce renforcement économique est essentiel dans un contexte mondial de plus en plus concurrentiel, particulièrement parmi les pays en développement.
L’expert Abderrahmane Hadef analyse les défis structurels auxquels l’économie algérienne est confrontée, notamment en matière d’attractivité des investissements directs étrangers (IDE). Pour lui, l’enjeu fondamental réside dans l’établissement d’une vision stratégique cohérente et pragmatique, capable de surmonter les obstacles actuels. Il souligne que la simple modification des lois régissant les secteurs économiques ne suffit pas ; l’Algérie doit transformer en profondeur son environnement des affaires. Hadef insiste sur l’importance d’une gestion transparente et efficace des ressources publiques, ainsi que sur la nécessité de moderniser le système financier et bancaire pour instaurer un climat de confiance. Il est également urgent de renforcer la diplomatie économique, un levier essentiel pour améliorer l’image de l’Algérie à l’international et encourager des partenariats durables. Une approche proactive dans ce domaine permettra d’aligner les efforts du pays avec les standards internationaux en matière de promotion des investissements.
Les visites organisées dans le cadre du projet SIP visent à séduire les entreprises européennes en leur présentant les avantages du marché algérien. Parmi ces atouts figurent les relations stratégiques avec des pays tels que la Chine et les États du Golfe, qui ont montré un intérêt croissant pour le marché algérien. Ces investissements renforcent le potentiel économique du pays et illustrent la diversification des partenaires économiques de l’Algérie. L’ambition du gouvernement algérien ne se limite pas à attirer des investisseurs européens ; des missions similaires sont également prévues en Asie et en Afrique, dans le but d’élargir le réseau d’investisseurs potentiels. Cet effort diplomatique vise à établir un record d’investissements étrangers d’ici la fin de l’année 2024, avec des retombées positives sur l’économie nationale.
Parallèlement, la Société algérienne des foires et exportations prévoit la participation d’entreprises algériennes à plusieurs salons internationaux en Europe et en Afrique. Ces événements ont pour objectif de promouvoir les produits algériens et de diversifier les sources de revenus hors hydrocarbures, s’inscrivant dans une stratégie de diversification économique nécessaire pour assurer une croissance durable.
La politique de renforcement des investissements étrangers en Algérie repose sur une synergie entre la diplomatie économique, une législation modernisée et une amélioration continue du climat des affaires. Les initiatives de l’Union européenne, en collaboration avec les institutions algériennes, jouent un rôle catalyseur dans cette dynamique. Si les réformes nécessaires sont menées à bien, l’Algérie pourrait non seulement attirer davantage d’investissements, mais aussi se positionner comme un acteur majeur sur la scène économique internationale, ouvrant ainsi de nouvelles perspectives pour les entreprises étrangères.
Par Mourad A.