07/06/2025
ACTUALITEFINANCE

Ciblage des subventions et intégration de l’économie parallèle: Les défis futurs du ministère des Finances

Le ministre des Finances, Laaziz Faid, a affirmé, mardi à Alger, que l’Algérie sera capable de figurer, dans trois ans, parmi les pays émergents. Toutefois, un grand travail reste encore à faire en matière d’intégration de l’économie parallèle et le ciblage des subventions. Des réformes et des démarches sont engagées par le gouvernement pour la diversification de l’économie nationale.

En effet, le cap est désormais fixé par le président de la République, Abdelmajid Tebboune, en annonçant qu’avec l’entrée en production des grands projets structurants et d’autres projets d’investissement d’ici 2026 et 2027, le PIB de l’Algérie passera de 200 milliards de dollars (32 000 milliards DA) à 400 milliards de dollars voire plus. 

Ceci permettra à l’Algérie de se hisser au rang des pays émergents. Le ministre des Finances avait rappelé que l’économie algérienne « dispose de grands atouts», qui seront, a-t-il dit, mis à profit pour appuyer le décollage économique. Dans une intervention lors d’une journée d’information organisée par l’IGF sur «l’évaluation des politiques publiques à la lumière de la loi organique relative aux lois de finances», le ministre a affirmé que les défis futurs concernaient l’intégration de l’économie parallèle qui représente «40% du PIB», ainsi que l’orientation vers une subvention ciblée afin de garantir une répartition équitable de la richesse. Deux dossiers «épineux» à prendre en charge pour le gouvernement. Des actions sont donc attendues pour résoudre ces deux questions qui perdurent depuis des années. L’économie informelle quantifiée à près de 90 milliards de dollars porte préjudice à l’économie réelle, en impactant négativement sur la productivité et compétitivité des entreprises. Une concurrence déloyale s’est installée au fil des années au sein de l’économie nationale. Cette dernière est constituée comme étant une véritable contrainte pour l’investissement notamment les IDE. En effet, et en dépit de l’amélioration du climat des affaires, beaucoup du travail reste encore à faire dans le domaine de l’assainissement de l’économie informelle. Des mesures courageuses sont à prendre par l’Exécutif,  dont certains experts plaident pour « amnistie fiscale» pour inciter les acteurs de la sphère informelle à adhérer à l’économie réelle. Concernant le dossier des subventions qui coûtent des milliards de dollars annuellement pour le trésor public, sans toutefois parvenir à instaurer une justice et équité sociale. La refonte de ce système, en passant d’une subvention généralisée à une subvention ciblée, devient plus que nécessaire. Un travail est déjà engagé dans ce cadre par l’Etat, en commençant par  l’élaboration d’une cartographie pour les différentes couches de la société. C’est un dossier plus au moins complexe, mais avec la finalisation des chantiers de la numérisation, le passage à une subvention ciblée est possible. Par ailleurs, le ministre a estimé, dans son allocution, que l’évaluation des politiques publiques était le « noyau» de la réforme de la finance publique, consacrée dans la loi organique relative aux lois de finances, à travers l’introduction des concepts de performance, de transparence et la responsabilité des gestionnaires. Il a estimé que l’application des règles de gestion du secteur privé au secteur public est un projet «à long terme», car constituant «un changement radical dans la gestion de la finance publique », affirmant que la flexibilité et l’indépendance administrative accordées au gestionnaire dans la gestion et la dépense des ressources affectées aux différentes missions, programmes et activités, implique «une importante reddition de comptes» pour le gestionnaire.  Le ministre a insisté sur l’adaptation du contrôle financier conventionnel exercé par la Cour des comptes, l’Inspection Générale des Finances (IGF) et les contrôleurs de gestion, au contexte actuel de la gestion budgétaire. «Le contrôle financier conventionnel exercé actuellement par la Cour des comptes, l’IGF et le contrôleur de gestion (anciennement le contrôleur financier) doit évoluer et s’adapter au contexte actuel de la gestion budgétaire», a-t-il dit.

Par Zahir R.

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