17/09/2025
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Entre demande nationale et ambitions d’exportation: Des défis à relever pour Sonelgaz

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Face à une demande énergétique nationale en constante augmentation et une volonté affirmée de s’imposer sur les marchés internationaux, Sonelgaz affiche aujourd’hui une ambition à la hauteur de son statut de pilier du secteur énergétique algérien. Avec une capacité de production portée à 27 333 MW en 2024, l’entreprise publique confirme son rôle stratégique dans la sécurité énergétique du pays et dans son intégration régionale.

Le défi est de taille : concilier l’extension des capacités de production avec les besoins croissants du marché intérieur, tout en consolidant une présence à l’export. Cette double exigence place Sonelgaz au cœur d’une équation énergétique complexe. « Nous avons atteint un pic historique de 19 770 mégawatts cette année, un chiffre jamais atteint auparavant. Cela témoigne de la robustesse de notre infrastructure et de l’efficacité de notre planification », a souligné Khalil Hedna, porte-parole du groupe, lors d’une intervention sur El Hayat TV.

Pour faire face à la hausse rapide de la consommation, notamment durant les fortes chaleurs estivales, Sonelgaz a engagé en 2025 des investissements de l’ordre de 168 milliards de dinars, destinés à la maintenance, au renforcement du réseau et à l’amélioration de la qualité de service. L’entrée en service de la plus grande centrale électrique du pays à Mostaganem (1 450 MW) incarne cette dynamique, tout comme l’interconnexion complète du réseau Nord-Sud, aujourd’hui capable de gérer les flux entre toutes les régions. Par ailleurs, 10 wilayas du Grand Sud ont bénéficié de nouveaux équipements : 6 centres de transformation, 6 postes haute tension, 2 postes mobiles et 35 lignes à haute tension, pour un total de 945 kilomètres. Ces infrastructures visent à réduire les disparités régionales et à sécuriser l’approvisionnement en zones éloignées.

Soutien au développement économique et électrification inclusive

Dans le cadre de sa stratégie d’ouverture, l’exportation d’électricité devient un axe prioritaire. Plus de 500 MW sont régulièrement exportés vers la Tunisie, avec des pics atteignant 1 000 MW. Des projets d’interconnexion sont également en cours avec la Libye, l’Égypte, l’Italie et l’Espagne, sans oublier la participation active aux réseaux régionaux africains WAPP et WAAP. « L’électricité est la seule énergie qu’on ne peut stocker. Dès qu’elle est produite, elle doit être consommée. C’est pourquoi notre stratégie repose sur l’ouverture aux marchés voisins », a expliqué Khalil Hedna. En parallèle, Sonelgaz mène une transition vers les énergies renouvelables avec un projet solaire d’envergure : 15 000 MW d’ici 2030. À ce jour, 21 centrales photovoltaïques et 1 centrale éolienne à Adrar injectent déjà 500 MW dans le réseau. La première phase de 3 200 MW est en cours, avec un objectif d’économiser 1,4 milliard de m³ de gaz naturel par an, permettant de libérer des volumes pour l’export.

L’électrification du tissu économique constitue un autre pilier de la stratégie de Sonelgaz. Le groupe prévoit de raccorder 87 000 exploitations agricoles d’ici 2026, avec une facilité de paiement échelonné sur 36 mois, sans avance exigée. Parallèlement, 41 zones industrielles ont été connectées au réseau afin de favoriser l’installation d’investisseurs. Pour El Houari Tigharsi, expert économique, le lien entre énergie et développement est évident : « Le lien entre électricité et développement local est fondamental. Sans énergie, pas d’industrie, pas d’agriculture performante, pas de services modernes ». Au-delà de l’exportation d’électricité, Sonelgaz mise sur la valorisation de ses compétences industrielles. En 2024, ses recettes d’exportation ont atteint 268 millions d’euros, soit une hausse de 22 %.

Par M. A.

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