Flambée des prix de la banane: L’UGCAA pointe du doigt les importateurs
Face à la flambée des prix de la banane sur le marché algérien, l’Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA) a souhaité clarifier la situation. Dans un communiqué publié ce samedi, l’organisation a affirmé que ni les commerçants de détail ni ceux de gros ne sont responsables de cette hausse. Selon l’UGCAA, le véritable problème réside dans les pratiques de certains importateurs qui, par des mécanismes opaques, imposent des prix élevés tout en manipulant la facturation officielle.
Les grossistes affiliés à l’UGCAA ont expliqué que ces importateurs dictent quotidiennement les prix par simple message téléphonique à leurs intermédiaires, ce qui génère une augmentation artificielle du coût final pour le consommateur. L’UGCAA dénonce fermement ces pratiques et appelle à une intensification des contrôles sur les acteurs de l’importation, plutôt que de sanctionner les commerçants, qui sont eux-mêmes victimes de ces hausses injustifiées. L’union plaide également pour l’application stricte de la loi contre la spéculation illicite, en ciblant particulièrement les importateurs et les grossistes responsables de ces hausses de prix.
Dans son communiqué, l’UGCAA rappelle qu’elle avait déjà alerté les autorités sur ces dérives il y a plus d’un an. Parmi les solutions proposées, l’organisation recommande de renforcer la transparence des factures d’achat et de douane, d’encadrer les marges bénéficiaires sur certains produits de base, à l’image de ce qui est déjà mis en place pour les légumineuses et les viandes, et d’envisager une importation exclusivement gérée par l’État afin de rompre avec les situations de monopole. L’UGCAA suggère également d’imposer une facturation claire des transactions, permettant ainsi d’identifier les véritables responsables des hausses injustifiées. Par ailleurs, l’union s’est dite prête à mobiliser ses adhérents pour vendre directement aux consommateurs à des prix justes, si la marchandise leur est fournie à son coût réel.
Ces revendications ont été largement soutenues par l’Organisation algérienne pour la protection du consommateur (APOCE), qui adhère aux propositions de l’UGCAA, notamment l’application stricte de la loi contre la spéculation illicite. De son côté, l’organisation algérienne pour la défense du consommateur (Himayatec) a souligné sur sa page Facebook la nécessité d’une surveillance stricte et efficace sur les importateurs de ce produit, en particulier en ce qui concerne la composition des prix. Selon cette organisation, « le commerçant de détail l’achète cher, il la vend cher ».
Dans un contexte économique tendu, cette prise de position met en lumière l’urgence de réguler plus strictement le marché des produits alimentaires et la nécessité de protéger à la fois les commerçants et les consommateurs face aux abus de certains acteurs de la filière d’importation.
Par Mourad A.
