Formation professionnelle: La rentrée de février 2025, un tournant vers le zéro papier
La rentrée de la formation professionnelle, prévue pour le 23 février 2025, marque un tournant majeur dans l’histoire du secteur. Cette deuxième session de l’année sera le théâtre d’une transition complète vers la numérisation des inscriptions. En effet, pour cette rentrée, toutes les inscriptions se feront exclusivement en ligne via la plateforme « www.takwin.dz », une initiative qui s’inscrit pleinement dans l’objectif ambitieux du ministère de la Formation et de l’Enseignement professionnels : atteindre le zéro papier, a fait savoir Seddik Koudil, directeur de l’organisation et du suivi de la formation au ministère.
Ce changement, salué comme un progrès significatif, répond à une stratégie globale de modernisation du secteur. À ce jour, plus de 315 000 candidats se sont déjà inscrits. Lors de son intervention dans l’émission « L’invité du jour » sur la Chaîne 3 de la radio nationale, M. Koudil a souligné que « l’objectif zéro papier a été atteint grâce à la collaboration active entre plusieurs acteurs clés, notamment le ministère de l’Intérieur, des Collectivités locales et de l’Aménagement du territoire, le ministère de l’Éducation nationale, et la Caisse nationale des assurances sociales (CNAS)
». Selon lui, cette transformation permet non seulement de simplifier les démarches administratives, mais aussi d’améliorer l’accessibilité et l’efficacité du système, garantissant ainsi que chaque candidat puisse s’inscrire de manière rapide, sécurisée et sans déplacement.
Cependant, cette numérisation va bien au-delà d’un simple changement technique. Elle fait partie d’une stratégie plus vaste visant à moderniser et rationaliser l’ensemble du secteur de la formation professionnelle. « Nous ne nous contentons pas de digitaliser les inscriptions », a ajouté M. Koudil.
«Nous mettons en place de nouvelles plateformes qui favoriseront la synergie entre les établissements de formation, les besoins spécifiques des entreprises et les exigences du marché du travail ». Ces initiatives s’inscrivent dans le cadre des recommandations des assises nationales sur la digitalisation, récemment organisées.
Par ailleurs, l’une des priorités de cette rentrée est la diversification de l’offre de formation. En 2025, ce ne sont pas moins de 406 spécialités qui seront proposées, couvrant des secteurs innovants et stratégiques, tels que l’aéronautique, l’agriculture spécialisée (avec des formations sur la culture du safran, par exemple), et le secteur pharmaceutique. Cette diversification est essentielle pour répondre aux besoins émergents de l’économie et des employeurs. Comme l’a précisé M. Koudil : «Nous avons observé une demande croissante pour certaines formations spécialisées, notamment dans l’aéronautique. Des métiers comme ceux d’aide-mécanicien ou bagagiste sont désormais de plus en plus recherchés, tout comme les formations en agriculture, notamment pour des cultures spécifiques comme le safran ».
Dans ce même esprit, le directeur a insisté sur l’importance d’adapter l’offre de formation aux besoins réels des entreprises et du marché du travail. « Nous collaborons étroitement avec l’Agence nationale de l’emploi (ANEM) pour orienter les demandeurs de formation vers des métiers en adéquation avec les besoins actuels du secteur », a-t-il expliqué. L’objectif est de mieux aligner la formation professionnelle avec les métiers de demain, en tenant compte des évolutions rapides du marché du travail.
Outre cette adaptation aux exigences économiques, le ministère met également un accent particulier sur l’entrepreneuriat. « Nous savons que la formation ne se limite pas à préparer les jeunes à intégrer le marché du travail », a ajouté M. Koudil. « Il est tout aussi important de les accompagner dans leurs projets entrepreneuriaux. C’est pourquoi nous avons mis en place des Centres de Développement de l’Entrepreneuriat (CDE) au sein de nos instituts spécialisés ». À ce jour, 29 CDE ont été ouverts, avec pour objectif ambitieux d’atteindre 188 centres à l’échelle nationale. L’idée est de favoriser la création d’entreprises et de micro-entreprises parmi les diplômés de la formation professionnelle. Enfin, le responsable a conclu en soulignant que cette rentrée de février 2025 représente un modèle de transformation numérique et économique. « Le pari du zéro papier va bien au-delà d’un simple symbole de modernité. Il incarne une volonté de répondre aux défis du XXIe siècle en adaptant le secteur de la formation professionnelle aux nouvelles réalités technologiques et économiques », a-t-il affirmé. La numérisation complète des inscriptions n’est qu’une première étape dans une série de réformes destinées à moderniser le secteur, à mieux préparer les jeunes aux métiers de demain et à encourager l’innovation dans la création d’entreprises.
Par M A.