21/06/2025
ACTUALITEENERGIE

gaz: L’Algérie, un partenaire fiable pour l’Europe

Alors que l’Europe tente de sécuriser des alternatives fiables au gaz russe, l’Algérie s’impose plus que jamais comme un partenaire énergétique incontournable. Avec 159 trillions de pieds cubes (Tcf) de réserves de gaz prouvées à fin 2024, selon les dernières données de la plateforme spécialisée « Attaqa.net », le pays maghrébin affiche un potentiel stratégique unique dans le paysage énergétique méditerranéen.

Contrairement aux gisements prometteurs mais limités de  la méditerranée orientale l évalués à 80 Tcf exploitables selon Wood Mackenzie, l’Algérie possède des réserves prouvées presque deux fois supérieures. Mieux encore, le pays détient les troisièmes plus grandes réserves mondiales de gaz de schiste non exploité, estimées à plus de 700 Tcf, selon l’US Geological Survey.

Ce n’est pas seulement l’abondance de ses ressources qui donne l’avantage à l’Algérie, mais aussi sa capacité à les acheminer efficacement. Grâce à une infrastructure énergétique mature, composée notamment des gazoducs Transmed (via la Tunisie vers l’Italie) et Medgaz (directement vers l’Espagne), le gaz algérien est déjà connecté au cœur du marché européen. Le pays exploite également plusieurs terminaux de liquéfaction à Skikda et Arzew, lui permettant d’exporter du gaz naturel liquéfié (GNL) vers tous les continents. En 2024, l’Algérie a exporté 11,62 millions de tonnes de GNL, dont 6,84 millions de tonnes à destination de l’Union européenne. Au premier trimestre de 2025, ces volumes se sont établis à 2,24 millions de tonnes au total, dont 1,07 million vers l’UE.

À l’heure où la guerre en Ukraine, les tensions en Méditerranée orientale, et les conflits au Proche-Orient compliquent la réalisation de projets énergétiques majeurs, l’Algérie offre un rare climat de stabilité. Cette sérénité politique, combinée à des relations relativement apaisées avec ses voisins, permet au pays de maintenir un flux énergétique constant et fiable vers l’Europe.

À l’inverse, les espoirs placés dans l’Est de la Méditerranée sont régulièrement freinés par des obstacles géopolitiques majeurs : conflit Entité sioniste-Palestine, rivalités entre la Turquie et la Grèce, ou encore incertitudes sur le Liban. Le projet de gazoduc EastMed, censé relier l’Est de la Méditerranée à l’Europe via Chypre et la Grèce, a ainsi été abandonné en raison de coûts prohibitifs et d’un contexte géopolitique instable.

Dans sa quête de diversification, l’Europe privilégie désormais des sources plus flexibles, notamment via le GNL. L’Algérie, avec ses capacités de liquéfaction opérationnelles, s’adapte à cette logique, permettant à ses partenaires de signer des contrats à court et moyen terme, loin des engagements rigides qui ont marqué la dépendance vis-à-vis de la Russie. De plus, la stratégie européenne visant la neutralité carbone d’ici 2050 rend moins viable les projets lourds de pipeline à long terme. Le modèle algérien, fondé sur la modularité des livraisons et l’agilité logistique, cadre mieux avec cette vision énergétique de l’avenir.

Les chiffres parlent d’eux-mêmes : réserves abondantes, infrastructures opérationnelles, exportations croissantes et stabilité politique. En l’absence d’alternative aussi complète, l’Algérie s’affirme comme le partenaire énergétique de choix pour l’Europe à moyen et long terme. Dans un monde énergétique de plus en plus incertain, Alger se positionne non pas comme un plan B, mais comme un pilier stratégique de la sécurité énergétique européenne.

Par Mourad A.

Publicité

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *