17/09/2025
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Industrie des panneaux solaires: La surproduction fragilise les fabricants tandis que les exportations chinoises marquent le pas

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Le secteur mondial de l’énergie solaire traverse une phase paradoxale : alors que la technologie progresse rapidement, l’industrie subit les effets d’une surproduction persistante. Selon la plateforme spécialisée « Attaqa.net », entre 2022 et 2024, la fabrication de panneaux a largement dépassé la demande, entraînant une accumulation de stocks équivalente à près de la moitié des installations mondiales de 2024. Résultat : une pression accrue sur les marges, parfois négatives, et un recul de la qualité de certains équipements, dénoncé lors de tests récents.

Dans le même temps, la croissance des nouvelles installations s’essouffle : après des hausses records en 2022 et 2023, elle n’a progressé que de 29 % en 2024 et devrait se limiter à un chiffre en 2025. Les producteurs chinois, leaders incontestés du secteur avec plus de 90 % de parts de marché dans plusieurs segments, ont dû réduire leur cadence, notamment dans le polysilicium et les wafers. Mais malgré ces efforts, les stocks demeurent élevés, freinant le retour à l’équilibre.Cette pression n’empêche pas l’innovation de se poursuivre. Les cellules basées sur la technologie TOPCon atteignent désormais plus de 24 % d’efficacité, tandis que les solutions à contact arrière développées par Aiko et Longi dépassent les 25 %. La chute continue des prix illustre aussi les mutations profondes du marché : en trois ans, le coût des cellules a été divisé par six et celui des panneaux par plus de trois, renforçant la compétitivité de l’énergie solaire face aux énergies fossiles.

L’Algérie accélère ses importations de panneaux solaires

Dans ce contexte mondialisé, l’Algérie se distingue par son accélération dans le domaine des renouvelables. Au premier semestre 2025, ses importations de panneaux solaires chinois ont bondi à 0,85 gigawatt, contre un niveau quasi nul un an auparavant, ce qui la place au quatrième rang arabe. Ce dynamisme accompagne le lancement de projets structurants, à commencer par la centrale d’El-M’ghair, mise en service avec une capacité de 200 mégawatts, première étape d’un programme de 20 centrales totalisant plus de 3 gigawatts d’ici deux ans.

Le ministère de l’Énergie et des Mines a également engagé un vaste plan couvrant 15 wilayas pour la construction de 24 centrales supplémentaires, avec un objectif stratégique de 15 gigawatts d’énergies renouvelables à l’horizon 2035. D’autres projets, confiés à des consortiums chinois, turcs et européens, sont en cours de réalisation, portant à 3 200 mégawatts la capacité solaire attendue d’ici 2026. Parallèlement, Alger mise sur l’éolien et l’hydrogène vert, afin de diversifier ses sources et réduire sa dépendance aux hydrocarbures. Grâce à ces investissements, l’Algérie espère économiser chaque année plus d’un million de tonnes de gaz naturel et éviter près de 3 millions de tonnes de CO₂. Un tournant stratégique qui illustre, malgré les turbulences mondiales du secteur, la volonté du pays de se positionner comme un acteur incontournable de la transition énergétique en Afrique et dans le bassin méditerranéen.

Par M. A.

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