L’Algérie, un pays émergent dès 2027
Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a affirmé que l’Algérie est appelée à devenir un pays émergent, au niveau des pays du Sud de l’Europe, probablement dans deux ans. Dans un entretien accordé au quotidien français L’Opinion, Tebboune a prédit que : « Si Dieu le permet, peut-être dans deux ans maximum, l’Algérie sera un pays émergent, au niveau des pays du Sud de l’Europe, avec un PIB de plus de 400 milliards de dollars».
D’importants projets structurants sont en cours de réalisation dans divers domaines, notamment les mines, sans oublier les autres projets d’investissement enregistrés à l’Agence algérienne de la promotion de l’investissement (AAPI). Selon les échéances fixées, un nombre important de ces projets entrera en production à partir de 2027, permettant à la fois de réduire la dépendance de l’Algérie aux marchés internationaux et de favoriser l’exportation des excédents. Cela contribuera inéluctablement à l’augmentation du PIB, qui passera de 260 milliards de DA en 2024 à 400 milliards à partir de 2027.
Selon le chef de l’Etat, «début 2027, tout au plus, nous aurons achevé la construction de notre programme de 3,5 millions de logements -deux millions sont déjà livrés-, nous en aurons aussi terminé avec le problème de l’eau et nous aurons réduit l’importation de matières premières pour nos usines. Notre objectif est de fabriquer le maximum de produits sur place. Nous allons être parmi les plus grands pays exportateurs de phosphates et dérivés. Nous allons aussi développer l’énergie solaire et la production d’hydrogène vert, une nouvelle ressource qui renforcera l’attractivité industrielle de l’Algérie». Cela «nous permettra aussi d’augmenter notre capacité à fournir de l’énergie à l’Europe», a soutenu le président de la République, rappelant que le pays était également en train de renforcer sa sécurité alimentaire et mobiliser davantage de ressources hydriques. Ces précisions du président Tebboune sont considérées comme une réponse aux mensonges diffusés par la France, et en particulier par les partisans de l’extrême droite, qui cherchent à nuire à l’image de l’Algérie. Ces derniers véhiculent des informations infondées, notamment concernant des prétendues « aides » françaises à l’Algérie. « Le pays n’avait pas besoin des « aides » françaises au développement, lesquelles ne servent que les intérêts de la France», a affirmé le Président Tebboune, précisant que toute demande de suppression de ces «aides» relevait tout simplement «d’une profonde méconnaissance de l’Algérie». «C’est de l’ordre de 20 à 30 millions par an. Le budget de l’Etat algérien est de 130 milliards de dollars et nous n’avons pas de dette extérieure», a-t-il fait observer. Il a, par la même, rappelé que l’Algérie «finance chaque année 6000 bourses au profit d’étudiants africains, une route de plus d’un milliard de dollars entre notre pays et la Mauritanie et venons d’effacer 1,4 milliard de dette à douze pays africains». En effet, le président de la République a clairement affirmé que l’Algérie n’a pas besoin de ces « aides » qui ne servent en réalité que les intérêts de la France. «Nous n’avons pas besoin de cet argent qui sert avant tout les intérêts d’influence extérieure de la France», a-t-il tranché.
Interrogé, par ailleurs, sur la coopération économique avec la Chine, le président de la République a avancé que «les Chinois s’intéressent à de nombreux secteurs d’activité (en Algérie): des technologies de pointe à l’électronique en passant par le numérique, les batteries au lithium puisqu’on dispose de cette matière première». Il a rappelé à cet égard que les opérateurs chinois « sont venus au début pour construire des logements au grand dam des groupes français comme Bouygues » qui lorgnaient le marché de Djamaa El Djazair. «Les Chinois ont proposé les meilleures offres, les délais les plus courts. Nous sommes satisfaits de leurs prestations », s’est-il réjoui. Le président de la République a, par la même, salué la coopération avec l’Italie, qui a «toujours été un partenaire très fiable». «Nos amis italiens sont de bonne foi. On s’aide réciproquement et l’Italie renforce ses positions économiques chaque année», a-t-il soutenu.
Concernant les relations avec les États-Unis, Tebboune a rappelé qu’elles sont toujours restées bonnes, y compris lors du premier mandat de Donald Trump. « Lorsque j’ai été élu en 2019, il m’a envoyé une lettre pour me féliciter quelques heures après les résultats, quand le président Macron a mis 4 jours pour « prendre acte » de mon élection », a-t-il rappelé, soulignant aussi que les États-Unis ont introduit la question algérienne à l’ONU, qu’ils sont le seul pays au monde à avoir une ville qui porte le nom de l’Émir Abdelkader et que les plus gros projets de l’Algérie ont été réalisés avec les Américains dans les hydrocarbures ou autres secteurs. Outre les États-Unis, l’Algérie entretient de bons rapports avec toutes les grandes puissances et « tous les pays méditerranéens qui investissent avec nous », a indiqué le président algérien, notant que, ces derniers jours, des dirigeants russes ont été reçus à Alger et des échanges sécuritaires et diplomatiques au plus haut niveau ont eu lieu avec les États-Unis.
A la question de connaitre les raisons ayant poussé l’Algérie à demander une révision de son accord d’association avec l’Union européenne, le président de la République a expliqué que cette demande a été dictée par le souci du pays, riche d’une production industrielle diversifiée, de voir ses exportations pénétrer le marché européen dans des conditions préférentielles. « Notre ambition exportatrice s’affirme. En 2005, nous n’avions guère de production en dehors des hydrocarbures. Aujourd’hui, nous avons une production industrielle nationale », a-t-il déclaré. « Tout l’électroménager est algérien. Notre agriculture génère, selon la FAO, 37 milliards de dollars par an. On exporte des produits maraîchers en Tunisie, en Mauritanie et au Moyen-Orient. Il faut réviser l’accord pour que nos produits agricoles et notre acier accèdent au marché européen dans des conditions préférentielles », a soutenu le président de la République.
Par Sirine R.