L’ONS passe sous la tutelle du Haut commissaire à la numérisation: Les raisons d’un changement
L’Office national des statistiques (ONS) a été placé sous la tutelle du Haut commissaire à la numérisation, en vertu d’un décret présidentiel publié au Journal officiel (JO) n 24. Il s’agit du décret n 25-129 signé par le président de République, M. Abdelmadjid Tebboune, le 22 avril courant, conférant au Haut commissaire à la numérisation le pouvoir de tutelle sur l’ONS. A noter que le pouvoir de tutelle sur l’ONS a été conféré au ministère des Finances le 21 mars 2024.
Pour Hacene Derrar, maître de conférences à l’École nationale supérieure de management, cette décision s’inscrit dans le cadre de l’accélération de la transformation numérique portée par le président de la République. Elle reflète ainsi la volonté de moderniser la production statistique pour soutenir le développement économique du pays, ajoute-t-il dans une analyse postée en ligne sur son compte Facebbok. « Ce transfert de l’ONS sous la tutelle du Haut-commissariat à la Numérisation, répond à des objectifs stratégiques alignés sur la vision de l’Algérie pour 2030. Dans ce contexte, caractérisé par une ambition affichée pour le développement économique du pays, la modernisation de l’ONS, en qualité de producteur des données essentielles pour la planification économique et sociale, est cruciale, notamment pour fournir des statistiques en temps réel, accessibles et conformes aux normes internationales. Il s’agira surtout d’aligner la production statistique avec des projets comme le Portail National Interactif des services numériques et la plateforme d’interopérabilité, visant ainsi à centraliser les données et faciliter leur exploitation», a détaillé Hacene Derar également ancien secrétaire général à Ministère de la numérisation et des statistiques.
En effet, pour améliorer la collecte, l’analyse et la diffusion des données de qualité, « l’ONS devra s’appuyer sur des technologies avancées comme l’Intelligence artificielle (IA), le BigData, bases de données interconnectées. Ceci pourrait être atteint à travers l’exploitation des services offerts par le centre national des services publics numérisés en cours de réalisation (Data Center Gouvernemental). Aussi, la numérisation du système statistique exige une collaboration étroite entre divers secteurs (santé, agriculture, industrie), le Haut-Commissariat, à travers son cadre organisationnel basé sur un conseil d’orientation interministériel, est à mon sens le mieux placé pour coordonner et fédérer ces efforts. Le Président de la République a placé, dira-t-il, la numérisation au cœur de sa stratégie pour diversifier l’économie algérienne, réduire la dépendance aux Hydrocarbure et promouvoir une croissance inclusive. Ces orientations, exprimées à des dates précises, justifient cette mise sous tutelle de l’ONS au Haut-Commissariat à la numérisation, conclut-il.
Par Selma R.
