Perspectives économiques de l’Algérie en 2025: Les prévisions optimistes du FMI
Alors que les économies émergentes évoluent dans un contexte mondial marqué par des tensions commerciales persistantes et une incertitude géopolitique croissante, l’Algérie semble amorcer un retour progressif vers une certaine stabilité macroéconomique. C’est ce que mettent en lumière les dernières données du Fonds monétaire international (FMI), publiées en avril, qui dressent un bilan relativement optimiste des perspectives économiques du pays à l’horizon 2025.
Selon ces estimations, l’économie algérienne devrait enregistrer une croissance de 3,5 % en 2025, soit une hausse de 0,5 point par rapport à l’année précédente. Bien que modeste, cette progression traduit une dynamique de reprise dans un environnement mondial encore marqué par l’incertitude, notamment en raison de la persistance des droits de douane américains qui continuent de freiner les échanges commerciaux.
Parallèlement, le produit intérieur brut (PIB) de l’Algérie devrait atteindre 268,89 milliards de dollars, en hausse de près de 8,89 milliards de dollars par rapport aux prévisions de 2024. Cette évolution témoigne d’un regain de vigueur économique, soutenu par de meilleures performances dans le secteur des hydrocarbures, mais également par les efforts de diversification et les réformes structurelles engagés au cours des dernières années. Toutefois, c’est sur le front de l’inflation que les avancées semblent les plus marquantes. Après avoir atteint un pic de 9,3 % en 2023, le taux d’inflation devrait reculer à 3,7 % en 2025, selon les prévisions du FMI. Cette baisse significative, si elle se confirme, représenterait un soulagement pour les ménages algériens, durement frappés par la hausse des prix, tout en renforçant la confiance des investisseurs nationaux et étrangers.
Le risque d’une récession mondiale en forte hausse
En parallèle de ces prévisions nationales encourageantes, le FMI alerte sur un contexte économique mondial de plus en plus préoccupant. Dans son rapport semestriel « Perspectives de l’économie mondiale », publié ce mardi, l’institution revoit à la baisse ses projections de croissance pour 2025, invoquant des tensions commerciales croissantes et une instabilité politique majeure.Ainsi, la croissance mondiale ne devrait atteindre que 2,8 % en 2025, contre une estimation de 3,3 % en janvier dernier. Le ralentissement devrait se prolonger en 2026, avec une prévision abaissée à 3 %, bien en deçà des attentes formulées en début d’année. Le FMI pointe du doigt les droits de douane imposés par l’administration du président américain Donald Trump, ainsi que les mesures de représailles adoptées par plusieurs partenaires commerciaux. Ces politiques, selon le Fonds, intensifient les tensions commerciales mondiales et installent un climat d’incertitude nuisible aux investissements et à la demande globale.
Aux États-Unis, la croissance est désormais attendue à 1,8 % en 2025, soit près d’un point de moins que les projections précédentes. Ce recul est attribué à l’incertitude accrue entourant les politiques publiques, à un fléchissement de la demande intérieure, ainsi qu’aux effets directs des tensions commerciales. En Chine, autre pilier de l’économie mondiale, la croissance devrait atteindre 4 % en 2025, un chiffre en retrait par rapport aux ambitions de Pékin, dans un contexte de frictions persistantes avec Washington. Du côté de la zone euro, les perspectives sont également moroses : la croissance ne dépasserait pas 0,8 %, traduisant un ralentissement généralisé sur le Vieux Continent, impacté à la fois par les incertitudes liées au commerce mondial et par des facteurs structurels internes.« L’accentuation rapide des tensions commerciales et le degré d’incertitude exceptionnellement élevé entourant les politiques publiques devraient avoir des répercussions significatives sur l’activité économique mondiale », alerte le FMI dans un message sans équivoque.
Par Mourad A.
