Plus de 30 agences africaines réunies à Alger: Vers un espace intégré d’investissement
Alger s’est imposée cette semaine comme un carrefour de la coopération économique africaine. En marge de la 4ᵉ édition de la Foire commerciale intra-africaine (IATF 2025), un mini-sommet des agences africaines de promotion de l’investissement a réuni plus de 30 agences venues de tout le continent, aux côtés de ministres, de responsables publics, d’organismes économiques et de partenaires internationaux.

Dans son allocution d’ouverture, le directeur général de l’Agence algérienne de promotion de l’investissement (AAPI), Omar Rekkache, a souligné la vocation de l’Algérie à jouer un rôle central dans l’intégration africaine. « Notre pays dispose d’opportunités d’investissement, de ressources naturelles et humaines, ainsi que d’une position géographique stratégique qui fait de lui une passerelle entre l’Afrique, l’Europe et la Méditerranée », a-t-il déclaré. Pour lui, l’investissement est un levier incontournable pour dynamiser le commerce intra-africain, évalué à 208 milliards de dollars en 2024, soit seulement 15 % des échanges commerciaux du continent.
« Ce niveau reste en deçà des attentes par rapport aux autres blocs économiques », a-t-il insisté. Le responsable a rappelé le rôle crucial des agences de promotion de l’investissement dans ce processus : identifier et valoriser les opportunités disponibles, fournir des informations fiables aux opérateurs et renforcer les partenariats régionaux. Il a également affiché la disponibilité de l’AAPI à coopérer plus étroitement avec ses homologues africains, en adoptant les meilleures pratiques mondiales adaptées aux spécificités du continent.
La secrétaire d’État chargée des Affaires africaines, Selma Bakhta Mansouri, a pour sa part mis en avant l’importance d’une vision collective : « Ce sommet reflète une conscience commune de la nécessité de bâtir un espace intégré d’investissement, capable d’attirer des capitaux à valeur ajoutée et de positionner l’Afrique comme un acteur actif sur la scène économique mondiale ».
Elle a qualifié l’IATF de « véritable laboratoire pratique pour transformer le discours politique en projets concrets », insistant sur sa vocation à rapprocher les investisseurs africains et à promouvoir les secteurs stratégiques. Du côté des partenaires financiers, GainmoreZanamwe, directeur à l’Afreximbank, a rappelé que la banque accompagnait déjà six agences africaines d’investissement et qu’elle avait créé un département dédié à la promotion de l’investissement. Il a souligné l’importance du transfert de technologie et assuré de la volonté de l’institution « d’accompagner les investisseurs désireux d’accéder au marché algérien, mais aussi de soutenir les opérateurs algériens dans leurs projets sur le continent ».
Même son de cloche du côté de la WAIPA. Son directeur exécutif adjoint, DushyantThakor, a salué les efforts déployés par l’Algérie et a insisté sur la nécessité de diversifier les investissements. « Le continent connaît un développement économique remarquable ces dernières années. Pour maintenir cette dynamique, nous devons renforcer le rôle des agences africaines de promotion et leur donner les moyens de jouer pleinement leur mission », a-t-il affirmé.
Par Mourad A.