Prix du pétrole: Goldman Sachs réduit ses prévisions pour 2023 et 2024
La situation tendue du secteur bancaire aux Etats-Unis et en Europe et les craintes de récession ont fait chuter les prix de brut à leurs plus bas niveaux depuis décembre 2021. Goldman Sachs estime que les cours de l’or noir ne devraient se rétablir que progressivement après de tels événements.
La banque d’investissement américaine Goldman Sachs a ramené, samedi 18 mars, ses prévisions de croissance des prix du pétrole pour 2023 et 2024 à moins de 100 dollars le baril, en raison la situation tendue du secteur bancaire aux Etats-Unis et en Europe et des craintes de récession mondiale.
Les analystes de la banque, qui tablaient début février dernier sur une remontée des prix au-dessus de 100 dollars le baril cette année et en 2024, s’attendent désormais à ce que les cours moyens de l’or noir s’établissent à 94 dollars le baril pour les 12 mois à venir et à 97 dollars le baril au second semestre 2024.
« Les prix du pétrole ont plongé malgré le boom de la demande chinoise, en raison du stress bancaire, des craintes de récession et de l’exode des flux d’investisseurs. Historiquement, après de tels événements, le positionnement et les prix ne se rétablissent que progressivement, en particulier les prix à long terme », ont souligné les analystes de Goldman Sachs dans une note d’analyse publiée samedi 18 mars.
Goldman Sachs, qui était jusque-là l’une des banques les plus optimistes sur les perspectives des cours du pétrole, s’attend désormais à ce que les membres de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) n’augmentent leur production qu’au troisième trimestre 2024, contre une précédente prévision qui tablait sur une hausse des capacités de production de ces pays au deuxième semestre 2023.
Les prix de brut avaient enregistré, mercredi 15 mars, leurs plus bas niveaux depuis décembre 2021, en raison notamment de la panique qui a secoué les marchés financiers après la faillite de la banque américaine Silicon Valley Bank (SVB).
Sur les marchés à terme, le prix du baril de Brent avait alors dévissé de 6,8% à 72,2 dollars, soit une baisse de 12,7% sur un mois et de 22,6% sur un an. La référence américaine, le baril de WTI, avait chuté de 7,5%, à 65,8 dollars, soit une baisse de 13,5% sur un mois et de 25,6% sur un an.
Les prix de brut ont commencé, ce lundi 20 mars, une nouvelle semaine avec des pertes, malgré les interventions des banques centrales aux Etats-Unis et en Suisse pour renflouer des banques en difficulté. Sur les marchés asiatiques, le baril de Brent s’échangeait ce matin à 72,27 dollars, tandis que le baril de WTI s’échangeait à 66,06 dollars, tous deux en baisse de plus d’un point de pourcentage par rapport à leurs cours de clôture du vendredi 17 mars, selon le portail Oil Price.
Trois banques américaines (Silicon Valley Bank, Signature Bank et First Republic Bank) et une banque européenne (Crédit Suisse) ont dû être renflouées d’urgence en une semaine par les banques centrales et/ou des concurrents. Mais ces interventions ne semblent pas suffire à calmer les marchés.