21/06/2025
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Production d’électricité: L’Algérie se distingue dans la région MENA

Alors que la vague de chaleur qui frappe la région MENA met les réseaux électriques à rude épreuve, l’Algérie se distingue par sa capacité à maintenir l’équilibre entre l’offre et la demande, évitant ainsi les délestages et les interruptions de courant qui affectent plusieurs pays du Moyen-Orient, a affirmé la plateforme spécialisée « Attaqa.net ».

Avec une capacité installée de 27 330 mégawatts, le pays aborde l’été en position de force. La demande nationale en période de pointe est estimée entre 17 400 et 17 700 mégawatts, laissant une marge confortable pour couvrir les besoins des ménages, des entreprises et des infrastructures essentielles. Bien que la production électrique repose à 99 % sur le gaz naturel, l’Algérie parvient à préserver une stabilité remarquable grâce à une politique d’investissement soutenue dans les capacités de production et à une gestion rigoureuse du réseau.

Cette performance contraste nettement avec la situation de nombreux pays de la région. En Irak, la crise énergétique est particulièrement aiguë : la production plafonne à 20 000 mégawatts, alors que les besoins dépassent les 50 000 en été. Le déficit est aggravé par une réduction des livraisons de gaz iranien, cruciales pour l’alimentation des centrales. Le recours massif aux générateurs privés est devenu une solution de survie pour de nombreux ménages.

En Syrie, le réseau national peine à fournir 2 600 mégawatts, alors que la demande atteint environ 9 000 mégawatts. Les années de conflit ont laissé un système électrique ravagé, contraignant les habitants à se tourner vers l’énergie solaire domestique ou les générateurs au fioul. Au Liban, la situation n’est guère meilleure : seuls 2 000 mégawatts sont disponibles pour une demande estimée à 5 000, limitant l’alimentation publique à quelques heures par jour.

Même des pays historiquement riches en ressources comme le Koweït connaissent des tensions. Bien que doté d’une capacité de 20,5 gigawatts, le réseau approche ses limites en période estivale, et des coupures de deux à quatre heures par jour sont désormais envisagées. Le pays espère augmenter rapidement sa production, mais reste dépendant des importations régionales et d’une modernisation urgente de ses infrastructures. L’Égypte, qui dispose d’un parc installé de 65 000 mégawatts, n’échappe pas non plus à la pression. En dépit d’une capacité théorique suffisante, la forte dépendance au gaz naturel (plus de 80 % du mix énergétique), combinée à une baisse de la production nationale, oblige Le Caire à recourir massivement à l’importation de GNL. Le gouvernement prévoit ainsi l’arrivée de 60 cargaisons cet été, ainsi que des quantités importantes de fioul, pour tenter de préserver l’équilibre du réseau, au prix d’un lourd impact sur les finances publiques.

Dans ce contexte régional tendu, l’Algérie fait figure d’exception. Non seulement elle couvre sans difficulté sa consommation interne, mais elle exporte quotidiennement jusqu’à 500 mégawatts vers la Tunisie, également confrontée à des épisodes de délestage. Cette capacité à soutenir ses voisins témoigne de la résilience du système électrique algérien, fondée en grande partie sur la sécurisation de l’approvisionnement en gaz et un développement constant de la production. Si certains pays, comme la Jordanie ou le Maroc, disposent de réseaux relativement stables, aucun n’atteint à ce jour le niveau d’autosuffisance énergétique ni la capacité d’exportation affichés par l’Algérie. En période de tension extrême sur les réseaux, cette robustesse constitue un atout stratégique majeur.

Par Mourad A.

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