Production des traitements anticancéreux: Saidal franchit un nouveau cap
L’Algérie s’apprête à franchir une étape décisive dans sa politique d’autosuffisance pharmaceutique avec le lancement imminent d’un projet de production de matières premières pour les traitements anticancéreux. Porté par le groupe public Saidal, ce projet sera implanté dans la wilaya de Sétif, a annoncé le ministre de l’Industrie pharmaceutique, Wassim Kouidri, lors du Salon international de la pharmacie (Siphal 2025).
Dans un contexte où l’Algérie ambitionne de réduire sa dépendance aux importations de médicaments, cette initiative revêt un caractère stratégique. Le ministre a ainsi précisé : « Le groupe Saidal va lancer, dans quelques mois, un projet de production de matières premières destinées à la fabrication des traitements d’oncologie ». Cette nouvelle unité de production, qui s’inscrit dans la politique gouvernementale de renforcement de l’industrie pharmaceutique nationale, devrait être opérationnelle dans un délai de 12 à 18 mois. L’objectif est double : garantir un approvisionnement local aux producteurs de médicaments et ouvrir de nouvelles perspectives d’exportation. « Les produits de Saidal, fabriqués à partir de matières premières locales, seront certifiés selon les normes internationales et pourraient même être commercialisés en Europe et aux États-Unis », a ajouté M. Kouidri.
Le ministre a également souligné les progrès réalisés ces dernières années dans la production nationale de traitements anticancéreux. « Nous avons déjà lancé 14 projets dans le domaine de l’oncologie, dont 10 ont reçu leur agrément, et les quatre restants seront validés prochainement », a-t-il précisé. En outre, la distribution des traitements anticancéreux, traditionnellement assurée par la Pharmacie centrale des hôpitaux (PCH), pourrait bientôt être étendue aux officines pour les formes sèches, afin de faciliter l’accès des patients.
Lors de sa visite au Siphal 2025, le ministre a réaffirmé l’importance des synergies entre les opérateurs publics et privés pour renforcer le secteur pharmaceutique national. Il a notamment encouragé l’extension des partenariats afin d’optimiser la production et garantir aux malades un accès plus fluide aux médicaments innovants. En parcourant les stands des exposants nationaux et internationaux, M. Kouidri a insisté sur la nécessité d’assurer un approvisionnement régulier et de garantir la qualité des traitements. « Il est impératif de favoriser la production locale en respectant les normes de qualité et de fiabilité », a-t-il martelé, soulignant que la réussite de ces projets repose sur l’engagement des acteurs du secteur.
Avec le lancement de ce projet à Sétif, l’Algérie confirme son ambition de devenir un acteur clé de l’industrie pharmaceutique, non seulement en Afrique, mais également au-delà. Cette avancée majeure pourrait transformer le pays en un pôle de référence dans la production de traitements oncologiques.
La PCH, un acteur clé dans l’approvisionnement des hôpitaux en médicaments
La Pharmacie centrale des hôpitaux (PCH) joue un rôle fondamental dans la distribution des médicaments et des dispositifs médicaux aux établissements de santé en Algérie. C’est ce qu’a souligné son directeur général, Sabri Djerroud, lors du Salon Siphal 2025. Grâce à un vaste réseau de distribution, bientôt renforcé par de nouvelles annexes à Sétif et Adrar, la PCH garantit un approvisionnement stable, notamment en traitements anticancéreux. La production locale de ces médicaments a désormais dépassé les importations, avec l’introduction de 56 nouvelles molécules innovantes. Par ailleurs, la mise en place d’une plateforme de suivi en temps réel a permis de limiter les pénuries en 2024. Cette initiative s’inscrit dans la volonté des autorités, sous l’impulsion du président Abdelmadjid Tebboune, de garantir une disponibilité continue et suffisante des traitements essentiels.
Par M A.
