Sonatrach veut développer ses découvertes au Niger
Le groupe Sonatrach a annoncé un projet ambitieux pour forer quatre puits afin de développer une découverte pétrolière au Niger. Cette initiative s’inscrit dans un plan stratégique visant à développer les ressources en hydrocarbures dans ce pays ouest-africain et marque le retour de Sonatrach à Niamey, la capitale du Niger, après une suspension de ses activités dans la région. Selon Rachid Hachichi, PDG de Sonatrach, ce projet représente un tournant significatif dans les efforts de l’entreprise pour renforcer sa présence en Afrique et étendre ses opérations à de nouveaux territoires prometteurs.
Lors de son intervention dans une émission de télévision algérienne mercredi dernier, Rachid Hachichi a précisé que le programme de partenariat avec le Niger dépasse le simple forage de quatre puits. Il inclut également le développement ultérieur des puits en fonction des résultats obtenus lors des opérations de forage. Cette approche intégrée vise à établir un partenariat « gagnant-gagnant » en mettant l’accent sur la formation et le renforcement des capacités locales. Sonatrach mettra à profit son expertise reconnue pour gérer et développer les ressources tout en favorisant l’acquisition de compétences par les équipes locales nigériennes.
Sonatrach a déjà réalisé des avancées significatives dans l’exploration pétrolière au Niger, avec deux découvertes majeures dans le bloc de Kafra, une vaste zone de près de 23 737 kilomètres carrés près de la frontière algérienne. La première découverte, en 2018, a révélé un réservoir de pétrole lourd estimé à 168 millions de barils. En 2019, une seconde découverte a mis en évidence 400 millions de barils de pétrole riche en paraffine. Ces découvertes ont non seulement renforcé la position de Sonatrach en tant qu’acteur majeur dans l’exploration pétrolière au Niger, mais ont également consolidé son rôle sur le marché mondial des hydrocarbures.
Le Niger, quant à lui, vise à augmenter sa production pétrolière à 110 000 barils par jour, et le partenariat avec Sonatrach est considéré comme un levier crucial pour atteindre cet objectif ambitieux. Parallèlement, Sonatrach intensifie ses efforts pour étendre ses exportations d’hydrocarbures vers l’Europe, l’Amérique et l’Asie, en établissant des partenariats avec des entreprises de renom telles qu’ExxonMobil, Chevron, Sinopec et Eni. Cette stratégie répond à une demande mondiale croissante et vise à renforcer ses capacités de production.
En outre, l’Algérie, via Sonatrach, ambitionne de jouer un rôle clé dans le secteur de l’électricité en Europe, avec un projet visant à fournir environ 10 gigawatts d’excédent d’électricité. Pour cela, des câbles électriques sous-marins seront construits pour relier l’Algérie à l’Espagne et à l’Italie, contribuant ainsi à la sécurité énergétique du continent.
L’Algérie prévoit également de se lancer dans l’exportation d’hydrogène vert à travers le projet SoutH2, en collaboration avec des entreprises italiennes, autrichiennes et allemandes. Ce projet vise à exporter de l’hydrogène vert via la Tunisie et l’Italie, en exploitant les ressources naturelles abondantes de l’Algérie. En 2024, Sonatrach a signé 16 contrats internationaux pour l’exportation de pétrole, répondant à une forte demande malgré des défis géopolitiques complexes, et a découvert quatorze nouveaux gisements de pétrole et de gaz. Parallèlement, le projet de raffinerie de Hassi Messaoud, relancé après un retard, permettra de traiter 5 millions de tonnes de brut par an. Ces initiatives démontrent l’engagement de l’Algérie et de Sonatrach à renforcer leur rôle sur la scène énergétique mondiale, à diversifier leurs activités et à développer des solutions énergétiques durables.
Par M A.