200 000 étudiants formés à l’entreprenariat en 2023: L’université s’ouvre sur l’économie
L’Algérie s’engage résolument dans la transformation de son système universitaire avec une vision ambitieuse : faire de l’université un moteur de développement économique. La transition vers l’Université 4.0, caractérisée par la numérisation et une gouvernance moderne, marque un tournant décisif. Les établissements d’enseignement supérieur ne se contentent plus de transmettre le savoir, mais deviennent de véritables incubateurs de compétences entrepreneuriales, a déclaré Ali Choukri, directeur général des enseignements au ministère de l’Enseignement Supérieur.
Lors de son intervention sur les ondes de la « Chaîne III » de la radio nationale, Ali Choukri a expliqué que ce nouveau modèle encourage la création de startups et de micro-entreprises, plaçant les diplômés dans un rôle central de créateurs d’emplois et de richesse, transformant ainsi le tissu économique national. Selon lui, cette dynamique est soutenue par des initiatives technologiques novatrices. La numérisation des espaces pédagogiques et l’introduction de technologies telles que la reconnaissance faciale permettent d’optimiser les ressources humaines et d’améliorer l’efficacité des processus éducatifs. L’objectif est de préparer des diplômés dotés de compétences modernes, notamment dans des secteurs en pleine expansion tels que l’intelligence artificielle et le Big Data, alignant ainsi les besoins du marché du travail avec les cursus universitaires.
Choukri a souligné le rôle crucial des incubateurs et des centres d’innovation dans cette stratégie. Avec 117 incubateurs et 91 centres d’appui technologique, l’université algérienne offre un cadre propice pour transformer les idées des étudiants en projets concrets. En formant 200 000 étudiants à l’entrepreneuriat, le pays entend doter sa jeunesse des compétences nécessaires pour s’intégrer rapidement dans l’économie réelle et jouer un rôle actif dans la création de valeur. À ce sujet, il a déclaré : « Pour favoriser la participation de l’université au développement économique, nous avons mis en place un environnement entrepreneurial propice. L’année passée, nous avons formé 200 000 étudiants dans le domaine de l’entrepreneuriat et créé 117 incubateurs. »Par ailleurs, les partenariats entre universités et entreprises renforcent cette dynamique. En signant des conventions avec le secteur privé, l’université rapproche le monde académique des réalités économiques, réduisant ainsi le fossé entre les compétences académiques et les besoins des entreprises. Ce partenariat permet de former des profils directement adaptés aux exigences du marché, augmentant la compétitivité des secteurs industriels et technologiques du pays. À titre d’exemple, l’Université des sciences et de la technologie « Mohamed Boudiaf » d’Oran (USTO-MB) a lancé, en partenariat avec le groupe automobile Stellantis, un Master en alternance dans la spécialité Management des unités de production pour l’année universitaire 2024-2025.
« L’université algérienne, en adoptant un modèle plus entrepreneurial et technologique, se positionne comme un acteur central du développement économique. En formant des diplômés prêts à répondre aux besoins du marché et en favorisant l’émergence d’entreprises innovantes, elle contribue à créer une dynamique économique durable qui pourrait transformer la structure économique du pays. Les efforts pour intégrer la diaspora, renforcer la cybersécurité et établir des partenariats avec le secteur privé sont autant d’initiatives qui placent l’université au cœur de la stratégie de croissance nationale », a-t-il déclaré.
Le directeur général des enseignements a mis en évidence un autre axe important de cette vision. Cet axe réside dans la diversification des compétences à travers la double diplomation. L’intégration de plusieurs disciplines, telles que la médecine associée au Big Data ou à l’économie de la santé, permet de former des professionnels aux compétences pluridisciplinaires, capables de répondre aux besoins d’une économie moderne en constante évolution. La cybersécurité, enjeu stratégique crucial, bénéficie également d’un renforcement significatif avec la création de l’École nationale supérieure de cybersécurité, en partenariat avec le ministère de la Défense nationale. Cette école forme des experts capables de protéger les infrastructures numériques tout en développant une industrie de la cybersécurité, un secteur à fort potentiel de croissance pour l’économie algérienne.
Enfin, Ali Chokri a indiqué que l’intégration de la diaspora dans cette dynamique de développement apporte une dimension internationale essentielle. En s’appuyant sur l’expertise de la diaspora algérienne, notamment à travers des partenariats tels que celui avec la Fondation Zerhouni, le pays bénéficie de transferts de connaissances et d’innovations technologiques qui renforcent son potentiel économique. En adoptant ce modèle entrepreneurial et technologique, l’université algérienne se positionne désormais comme un acteur clé de la croissance économique du pays.
Par Mourad A.