44e AG annuelle de la Banque ShafDB à Alger: Les réalisations de l’Algérie dans l’habitat mises en avant
Engagée dans une transformation économique majeure, l’Algérie mise sur trois piliers fondamentaux : le logement, les infrastructures d’envergure et l’intégration à l’échelle africaine. mardi, à l’occasion de la 44e assemblée générale annuelle de la Banque de développement Shelter-Afrique (ShafDB), tenue à Alger, Tarek Belaribi, ministre de l’Habitat, de l’Urbanisme et de la Ville, a présenté un bilan ambitieux des réalisations nationales entre 2020 et 2024, tout en exposant les priorités stratégiques des années à venir.
Dans son discours d’ouverture, le ministre a affirmé : « Le secteur de l’habitat occupe une place centrale dans la politique de l’État. Offrir un logement décent n’est pas un luxe, c’est une priorité nationale ». Entre 2020 et 2024, près de 1,7 million de logements ont été distribués à travers l’ensemble du territoire national, toutes formules confondues. Ce programme, financé entièrement par la Trésorerie publique, constitue un record sans précédent tant en volume qu’en portée sociale. « Cet accomplissement illustre l’engagement de l’État à garantir la justice sociale et à répondre aux attentes des citoyens, tout en assurant un équilibre régional effectif », a souligné Tarek Belaribi. Ce qui renforce encore la portée de cette performance, c’est sa concrétisation exclusivement par des compétences nationales. Le ministre a salué l’implication de 19 000 entreprises de construction qualifiées, 9 500 architectes agréés, 11 000 promoteurs immobiliers et 3 000 ingénieurs civils algériens, appuyés par plusieurs bureaux d’études publics spécialisés. Une véritable démonstration de souveraineté technique et de mobilisation collective.
Le ministre a rappelé au passage que le président Tebboune s’est engagé à réaliser 2 millions de logements supplémentaires entre 2025 et 2029, dans la continuité du programme précédent. Ce programme comprend également la création de 47 pôles urbains modernes, répartis dans plusieurs wilayas, conçus selon une nouvelle vision urbaine durable, prenant en compte les spécificités sociales et culturelles du pays, et intégrant des infrastructures modernes et des services de qualité.
« À travers ces pôles, nous aspirons à aménager des espaces urbains intégrés, dotés d’infrastructures modernes et de services de qualité, au service du citoyen », a-t-il indiqué.
La dynamique actuelle du bâtiment s’accompagne d’un essor industriel notable. En un temps record, l’Algérie est parvenue à passer du statut d’importateur à celui de producteur, et même d’exportateur de matériaux de construction. La production annuelle s’élève à 42 millions de tonnes de ciment, 7 millions de tonnes de fer à béton, 280 millions de mètres carrés de céramique et 40 millions de tonnes de briques. « Cette capacité industrielle nationale nous permet non seulement de satisfaire la demande interne, mais aussi de participer au financement des projets structurants chez nos frères africains », a-t-il déclaré. Grâce à cette dynamique, le secteur du BTP contribue désormais à hauteur de 12,9 % au PIB, confirmant son rôle de moteur dans l’économie nationale.
Au-delà du logement, l’Algérie mise sur les grandes infrastructures à vocation continentale pour renforcer sa place dans l’espace régional. Parmi les projets emblématiques, figure la route de l’unité africaine, longue de 10 000 km, dont 2 700 km ont déjà été réalisés. Elle reliera six pays africains. S’y ajoutent la liaison Tindouf–Zouérate avec la Mauritanie, longue de 760 km, ainsi qu’un projet de connexion en fibre optique interafricaine, destiné à accompagner la transition numérique sur le continent. « L’Algérie s’est engagée à concrétiser cette vision panafricaine à travers des projets tangibles qui font de notre espace commun un espace ouvert, fluide et interconnecté », a-t-il conclu.
Par Mourad A.
