18/09/2025
ACTUALITENATIONAL

Régulation des marchés, traçabilité, facturation… Les pouvoirs publics s’attaquent à la distribution

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La filière de distribution en Algérie, souffre énormément d’un manque de coordination, qui a pu, par moment faire naitre des pénuries. Ce problème aussi complexe qu’il est, ne date pas d’hier.  Cette situation résulte aussi de problèmes connexes, telle que le manque de traçabilité, de marchés de gros et même de facturation. Bien qu’un léger mieux a été constaté, il n’en demeure pas moins que le Ministère du commerce s’est engagé à le solutionner. En effet, selon la Cheffe de cabinet de ce ministère, un premier pas a été franchi, car «La cartographie de la production nationale a amélioré la distribution des produits ».

Pour cette responsable qui s’est exprimée chez nos confrères de la radio nationale, le manque de marché de gros, défaut de facturation, traçabilité des produits et mauvaise distribution sont autant de facteurs handicapant la régulation du marché et la maitrise des prix en Algérie. Afin de trouver des solutions à ces problèmes, des mesures ont été entreprises, mais pas suffisantes car exigeant l’implication directe des producteurs pour accompagner le ministère du Commerce et de la promotion des exportations pour améliorer un état des lieux, dont le citoyen en paye le prix fort. Même si la distribution a tendance à s’améliorer, certains problèmes subsistent.

Cette responsable explique par ailleurs, que ces progrès n’ont été dus (entre autres) que dans le cadre d’un travail cadré d’une cartographie, numérisée déjà, obtenue à la base d’un premier recensement économique.  Cette cartographie est en voie d’évaluation pour entamer une seconde étape d’où ressortiront les indicateurs qui manquaient dans la première étape.

Le travail se fait maintenant filière par filière, afin qu’il y ait disponibilité à tous les niveaux et de tous les produits et qui dit disponibilité, dit plan de distribution pour un encadrement efficace du marché et donc de sa régulation. 

Celle-ci précise également, qu’après la cartographie du lait, une autre cartographie concernera les 14 produits répertoriés de large consommation

En effet, selon elle, les résultats du premier recensement économique sont probants en ce sens qu’il a offert des données à la base desquelles le réseau des producteurs est connu. Ces derniers sont, d’après elle, conviés à déclarer leurs distributeurs avec adresses exactes et pointage GPS, etc. afin de déterminer le circuit, qui fait actuellement défaut, et qui contribue à hauteur de 30% du prix d’un produit.

Si des améliorations ont été constatées, elles restent néanmoins limitées dans leurs actions. En effet, les marchés maghrébins sont considérés comme à fort potentiel de développement et à faible risque, surtout pour le cas du marché de la grande distribution, où ce dernier reste moyennement développé, et l’Algérie est à la traîne par rapport à ses voisins.

Différentes raisons expliquent le phénomène de l’inflation des prix, dont la problématique de la disponibilité et de la répartition équitable des denrées et marchandises sur tout le territoire national.

Or cette situation engendre de la spéculation, car celle-ci naît souvent de la non-disponibilité des produits et le consommateur final, tenu de subvenir à ses besoins, se voit contraint d’acheter au prix fort des produits pourtant ne souffrant pas de pénurie.

Des économistes soulignent à ce propos, que sur tout le territoire national, 34 wilayas ne disposent pas de surfaces de vente supérieures à 2500 m2, communément appelées hypermarchés ou grandes surfaces. Selon eux, le nombre de grandes surfaces ou hypermarchés existants et disposant de parking pour accueillir 1000 véhicules est de 54, répartis sur 24 wilayas. Le réseau de distribution tel qu’il est conçu aujourd’hui pénalise de larges pans de la société puisque de nombreuses wilayas du pays ne connaissent pas encore l’existence d’hypermarchés. Certaines wilayas disposent de plusieurs grandes surfaces alors que d’autres n’en comptent même pas une. Ainsi, la capitale Alger compte 11 hypermarchés, contre 9 à Oran, 4 à Blida, et 2 dans chacune des wilayas de Annaba, Adrar, Sétif, Tizi Ouzou, El Oued, Touggourt, Mila, Oum El Bouaghi et Bordj Bou Arréridj.

Pour la Cheffe du cabinet du Ministère du Commerce, pas moins de 19 mille producteurs sont répertoriés.  S’agissant des marchés de gros, elle affirme que  « Nous avons 54 marchés de gros, de fruits et légumes, dont huit régionaux, sous tutelle du ministère du Commerce MAGRO et le reste c’est des petits marchés », et de déplorer aussi  « nous n’avons pas de marchés de gros pour l’agroalimentaire, mais plutôt des concentrations éparpillées sur quatre régions et regroupant 400 commerçants de gros ».

Et d’ajouter « nous avons seulement neuf espaces d’hyper-distributions, dites centrales de ventes ». Pour pallier à ce défaut de distribution-disponibilité, la responsable en fait appel au privé pour s’investir dans la construction d’hyper-marchés, pour augmenter les points de vente.

Dans une récente sortie sur terrain, le ministre du Commerce et de la Promotion des exportations, a assuré que son département s’engage à développer les marchés de gros régionaux. Il a en outre souligné l’importance d’investir dans de tels espaces qualifiés de «moteurs essentiels du commerce de détail». Au vu des statistiques, de nombreux espaces commerciaux de ce type restent encore à ouvrir. Pour comparaison, la grande distribution représente 12% et 10% du PIB national au Maroc et en Tunisie, alors qu’elle n’atteint que 1% en Algérie de parts de marché en volume et 3% en valeur.

Par Réda Hadi

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