En dépit de la hausse du volume des exportations de 4% en 2023: Baisse des recettes à 50 milliards de dollars
Le ministre de l’Energie et des Mines, Mohamed Arkab, a présenté les principales réalisations de son secteur au cours de l’année 2023, devant les membres de la Commission des Affaires économiques, du développement, de l’industrie, du commerce et de la planification de l’Assemblée populaire nationale (APN).
Il a d’abord rappelé que la politique de développement de son secteur vise à assurer la sécurité énergétique du pays, en répondant à la demande nationale sur le long terme et en fournissant des matières premières aux secteurs économiques. En plus de contribuer au financement de l’économie nationale en maintenant des niveaux acceptables de revenus pétroliers, tout en contribuant au développement industriel du pays. Des investissements importants sont déjà lancés par le groupe Sonatrach. « Le plan à moyen terme de Sonatrach prévoit un investissement de 36 milliards de dollars pour augmenter la production primaire d’hydrocarbures à 207 millions de tonnes équivalent pétrole d’ici 2028 », annone-t-il.
Dans son exposé, le ministre a mis en avant l’amélioration de la plupart des indicateurs économiques des différentes filières du secteur. « La production commercialisée des hydrocarbures a enregistré une hausse significative de 3,3% par rapport à l’année 2022, atteignant ainsi la marque impressionnante de 169 millions de tonnes équivalent pétrole », a indiqué le ministre, soulignant que « cette augmentation a été soutenue par la croissance de la production de toutes les matières, avec une emphase particulière sur le gaz naturel, bénéficiant de l’exploitation de nouveaux gisements et champs pétroliers ».
En ce qui concerne nos revenus provenant des exportations de carburant, le ministre a noté que malgré le volume élevé des exportations (4%), la valeur des exportations a diminué de 16%. Selon les chiffres du ministre, les exportations hydrocarbures en 2023 ont avoisiné les 50 milliards de dollars, contre 60 milliards en 2022. Il a expliqué cette situation par la baisse des prix du pétrole, qui se sont établis en moyenne à 84 dollars le baril fin 2023, contre 104 dollars le baril fin 2022 l’année précédente. A l’inverse, les recettes de la fiscalité pétrolière ont augmenté de 2,4%, pour atteindre 5.678 milliards DA en 2023, contre 5.546 milliards en 2022.
L’augmentation de la production primaire repose également sur l’intensification des efforts de recherche, d’exploration et de développement et sur l’augmentation du taux d’extraction. Dans le cadre de son plan à moyen terme (2024-2028), le complexe Sonatrach a alloué 36 milliards de dollars (71% de l’investissement total). Augmenter la production de combustible primaire à 207 millions de tonnes équivalent en 2028, contre 190 millions de tonnes en 2023.
Le ministre a annoncé, par la même occasion, «une progression significative dans le secteur minier, avec une augmentation notable de la production, notamment pour le fer (+5,6%), le phosphate (+3%), le sel (+21%), le marbre (+23%) et l’or (+6,3%) ». Il a, aussi, noté « une hausse de plus de 2% de la consommation locale d’énergie, atteignant environ 70 millions de tonnes équivalent pétrole ». Cette croissance a été soutenue, selon lui, « par une demande accrue de produits pétroliers (4,7%) et, dans une moindre mesure, de gaz (1,2%) ».
En ce qui concerne les investissements, le ministre a indiqué que le pays a enregistré « une augmentation significative, dépassant les 9 milliards de dollars américains en 2023, comparativement à 8 milliards en 2022 ».
Nous apprenons ainsi que plus de 5 milliards de dollars ont été alloués au développement du secteur des hydrocarbures, représentant les deux tiers de l’investissement total, le reste étant destiné à l’activité minière. « Ces investissements ont permis d’accroître la capacité de production totale d’électricité à 25,4 gigawatts, répondant ainsi efficacement à la demande nationale, en particulier pendant la saison estivale », a-t-il fait savoir.
De plus, ajoute t-il, « 410 000 clients ont été raccordés à l’électricité et 420 000 autres au gaz en 2023, portant le nombre de foyers connectés à l’électricité à 9,11 millions et à 7,7 millions pour le gaz, permettant d’atteindre un taux de raccordement de plus de 99% pour l’électricité et 67% pour le gaz naturel ». Selon le ministre, l’Algérie navigue à travers des défis économiques, tout en poursuivant une vision ambitieuse de transition énergétique.
Le ministre a également évoqué les efforts visant à valoriser les hydrocarbures, avec des projets en cours tels que la nouvelle raffinerie à Hassi Messaoud et des unités de production de produits pétrochimiques. « Les initiatives de mise à niveau des raffineries ont permis à l’Algérie de mettre fin à l’importation de carburant depuis 2021, économisant ainsi d’importantes sommes en devises », a-t-il fait remarquer.
En parallèle, ajoute t-il, « le secteur s’engage dans le développement des énergies renouvelables, avec un programme ambitieux visant une capacité totale de 15 gigawatts d’ici 2035 ». D’ailleurs, rappelle t-il, « des contrats pour 2 gigawatts ont déjà été conclus, et des appels d’offres pour 1 gigawatt ont été lancés. Le développement de l’hydrogène a également été intégré aux priorités gouvernementales ».
« L’Algérie s’est engagée à réduire ses émissions de gaz à effet de serre de 22% d’ici 2030, contribuant ainsi à la lutte contre le réchauffement climatique », a-t-il affirmé, rappelant que « le secteur des mines participe à renforcer la sécurité hydrique du pays avec 11 unités de dessalement d’eau de mer en partenariat et trois en exploitation directe par Sonatrach».
Pour Arkab, « l’Algérie se trouve à l’aube d’une transition énergétique mondiale et s’efforce de reconstruire un nouveau modèle énergétique efficient, intégrant les énergies traditionnelles et modernes pour consolider la sécurité énergétique et préserver l’environnement ».
Par Sirine R