L’Algérie assure sa sécurité énergétique
Tandis que plusieurs pays du sud de la Méditerranée peinent à garantir une alimentation électrique stable, l’Algérie affiche une situation de confort énergétique remarquable. À l’approche des pics de consommation estivale, le pays se distingue par une capacité de production bien supérieure à la demande, grâce à une politique énergétique axée sur la disponibilité du gaz naturel et l’entretien régulier de ses infrastructures.
Avec une capacité installée estimée à 25 500 mégawatts, l’Algérie dispose d’une marge significative par rapport à sa consommation quotidienne moyenne, qui oscille autour de 17 000 mégawatts. Selon les projections de la plateforme spécialisée « Attaqa.net », la demande pourrait atteindre entre 17 400 et 17 700 mégawatts durant l’été, sans pour autant faire craindre des coupures ou des mesures de délestage. L’éditorialiste Abdelrahmane Salah, directeur de publication de la plateforme basée à Washington, explique que cette stabilité tient à deux facteurs essentiels : la disponibilité permanente du gaz naturel, ressource dont le pays est abondamment pourvu, et la stratégie de maintenance préventive menée sur les centrales électriques, notamment durant la saison hivernale. « Malgré une forte dépendance au gaz, la production reste continue et sécurisée », souligne-t-il, en rappelant que l’Algérie n’a pas connu de perturbations majeures depuis plusieurs années. Cette dépendance structurelle au gaz naturel, que partagent également l’Égypte et la Jordanie, ne semble donc pas constituer un risque immédiat pour la continuité du service électrique.
En parallèle, l’Algérie poursuit ses engagements régionaux en matière d’interconnexion. Un volume de 500 mégawatts est ainsi exporté chaque jour vers la Tunisie, dans le cadre d’un accord de coopération énergétique entre les deux pays. Cette situation contraste fortement avec celle de pays comme la Libye, le Soudan ou le Yémen, où les infrastructures électriques ont été largement détruites par les conflits, entraînant une dépendance accrue aux générateurs individuels et à l’énergie solaire de fortune. Face à ces exemples, l’Algérie apparaît comme un pôle de stabilité énergétique au Maghreb.
Toutefois, la question de la diversification du mix énergétique reste posée. Si le modèle actuel offre une efficacité indéniable, les experts alertent sur la nécessité d’intégrer davantage de sources renouvelables pour réduire la vulnérabilité à long terme. En attendant, l’Algérie poursuit sur sa trajectoire, assurant un approvisionnement fiable à ses citoyens, et jouant un rôle de fournisseur régional.
M.A
