Transition écologique: Lancement du projet ClimGov II
Un nouveau jalon a été posé dans la politique environnementale de l’Algérie avec le lancement officiel du projet ClimGov II mardi à Alger. Fruit d’un partenariat entre l’Algérie, l’Union européenne et le ministère fédéral allemand de la coopération économique et du développement, la cérémonie s’est tenue au siège de la Banque nationale de l’habitat à Bab Ezzouar. Elle a rassemblé des représentants des institutions nationales, des collectivités locales, de la société civile et des partenaires internationaux, marquant ainsi le coup d’envoi du volet local de ce programme dédié à l’action climatique.
Dans son allocution d’ouverture, la ministre de l’Environnement et de la Qualité de vie, Nadjiba Djilali, a affirmé que ce projet représente « une nouvelle étape du partenariat pour le climat », ajoutant qu’il incarne l’engagement fort et constant de l’Algérie envers les enjeux environnementaux. « ClimGov II est bien plus qu’un simple programme technique. Il s’inscrit dans notre stratégie nationale de transition écologique, en cohérence avec les engagements internationaux de l’Algérie, notamment l’Accord de Paris, et avec la vision du président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, pour une qualité de vie digne dans un environnement sain et sécurisé », a-t-elle déclaré.
ClimGov II a pour vocation de renforcer la mise en œuvre des politiques climatiques à l’échelle locale. Après une première phase pilote jugée concluante, ayant permis l’élaboration de plans climat locaux dans plusieurs wilayas, le projet entre aujourd’hui dans une phase d’approfondissement. Cette étape vise une intégration plus directe du climat dans les dynamiques territoriales. Cinq wilayas pilotes ont été retenues pour cette nouvelle phase : Blida, Chlef, Djelfa, Guelma et Tissemsilt. Ces territoires serviront de laboratoires d’expérimentation pour des solutions locales, adaptatives et inclusives face aux effets du changement climatique. « Ce sont des pôles de rayonnement que nous espérons voir essaimer sur l’ensemble du territoire national », a souligné Nadjiba Djilali.
Le projet ClimGov II se distingue par sa dimension participative, visant à renforcer les capacités des collectivités locales tout en impliquant activement les jeunes et les femmes. La ministre a insisté sur ce point : « Les défis climatiques exigent une réponse collective. Je crois profondément que la jeunesse et les femmes sont des acteurs essentiels pour imaginer et concrétiser des solutions durables, adaptées à leurs réalités locales ». Ce projet s’appuie également sur des axes structurants tels que l’autonomisation des femmes dans l’économie verte, l’accompagnement des entreprises vers des modèles de production durables, la promotion de la recherche, de l’innovation scientifique et des start-up environnementales, ainsi que la coordination entre les universités, les collectivités locales et les institutions nationales.
La ministre a rappelé que la qualité de vie ne se limite pas à l’infrastructure ou aux ressources naturelles. Elle englobe également la santé environnementale, l’équilibre écologique, un cadre de vie digne et un environnement protégé. « Nous croyons que l’amélioration de la qualité de vie du citoyen algérien passe aussi par une prise en charge sérieuse et durable des enjeux climatiques », a-t-elle affirmé. ClimGov II apparaît ainsi comme un levier de transformation sociale, en lien avec les Objectifs de développement durable (ODD). Il s’agit de construire un modèle de développement national bas carbone, plus équitable, plus résilient et conforme aux engagements climatiques pris par l’Algérie sur la scène internationale. La réussite de ce projet repose également sur la coopération avec les partenaires étrangers, à leur tête l’Union européenne et la République fédérale d’Allemagne. Nadjiba Djilali a salué « la confiance mutuelle et la qualité du partenariat avec la GIZ », qui accompagne techniquement le projet, et a remercié l’ensemble des acteurs nationaux, ministères, collectivités, universitaires et associations pour leur mobilisation.
ClimGov II vise à doter le pays d’outils opérationnels et d’expertises locales pour planifier, coordonner et suivre les actions climatiques de manière intégrée. Il marque une avancée dans la construction d’un socle institutionnel solide pour la gouvernance climatique locale, en lien avec les réformes structurelles engagées par l’État. Avant de conclure, la ministre a lancé un appel à la mobilisation : « Ce projet est une opportunité réelle pour construire des capacités nationales durables. J’invite tous les acteurs à s’impliquer pleinement, à partager leurs expériences et à innover pour une Algérie plus verte, plus résiliente et solidaire ». Elle a ensuite déclaré officiellement ouverte la session de lancement du projet ClimGov II, exprimant le vœu que ces travaux produisent des résultats à la hauteur des attentes des citoyens et des enjeux du siècle.
Par Mourad A.