18/09/2025
ACTUALITEFINANCE

La COSOB délivre le premier agrément pour un fonds de capital risque: Mise en place d’un mécanisme de financement alternatif

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Une avancée majeure vient d’être enregistrée dans le paysage financier algérien. La Commission d’organisation et de surveillance des opérations de Bourse (COSOB) a annoncé, en ce début du mois d’août 2025, avoir accordé pour la première fois un agrément à un Fonds de placement collectif à capital risque (FPCCR). Une décision qui marque le début opérationnel de mécanismes de financement alternatifs, ciblant principalement les startups et PME innovantes.

Selon M. Mohamed el Mahdi Boubetra , cadre à la COSOB, ce type de fonds permettra d’orienter l’épargne nationale vers des secteurs à fort potentiel, dans un cadre structuré et transparent. « Ce fonds ne repose pas sur la garantie bancaire mais sur une stratégie d’investissement rigoureuse, pilotée par une société de gestion agréée», a-t-il expliqué dans une déclaration à la télévision nationale.

Le fonds agréé, déposé par la société privée Market SPA, fonctionnera comme un outil de levée de capitaux mutualisés, investis dans des projets à fort rendement potentiel. Les investisseurs, qualifiés ou professionnels, pourront ainsi diversifier leur portefeuille, tout en accompagnant l’essor de l’économie numérique et de la connaissance.

Le responsable de la Commission d’organisation et de surveillance des opérations de Bourse a rappelé que la création du premier FPCCR, récemment agréé, constitue « une alternative concrète au financement bancaire classique ». Ce fonds, géré par une société spécialisée, a pour vocation d’investir dans les startups, PME et entreprises innovantes, avec des effets attendus en matière de croissance accélérée et de création d’emplois.  Contrairement aux crédits traditionnels conditionnés par des garanties, le FPCCR permet un partage du risque entre investisseurs et entreprises financées. Un mécanisme de type « win-win », qui favorise la prise d’initiative et libère le potentiel des jeunes porteurs de projets.

La COSOB a accompagné cette évolution par un cadre réglementaire adapté (lois, règlements, agréments), mais aussi par un dispositif de formation destiné aux opérateurs du marché. Un cycle d’une semaine a été organisé en collaboration avec la Fédération des autorités de marchés arabes, réunissant des experts algériens et étrangers, pour former les futurs gestionnaires de ces nouveaux fonds. « Les sociétés de gestion doivent posséder une véritable expertise technique et réglementaire. Nous avons veillé à ce qu’elles soient prêtes avant même le lancement effectif des fonds », a expliqué M. Boubetra.

Depuis 2023, plusieurs réformes ont été menées : cadre du capital-investissement, financement participatif, organisation générale de la Bourse, réglementation sur les fonds à capital risque. D’autres textes sont en cours de finalisation. « L’objectif est de construire un écosystème cohérent, aligné sur les besoins du marché et les standards internationaux », a-t-il souligné.

La COSOB mise également sur l’éducation financière comme levier de développement du marché. Des campagnes de sensibilisation ont été menées dans les universités, lycées, écoles préparatoires et autres établissements, afin de diffuser une culture de l’investissement dès le plus jeune âge.

« La profondeur d’un marché dépend aussi du niveau de conscience financière des citoyens. Plus cette culture progresse, plus les mécanismes financiers gagnent en efficacité et en portée », a rappelé le responsable.

Le dynamisme récent de la Bourse d’Alger vient conforter cette stratégie. Des sociétés de renom, à rayonnement international, ont récemment introduit leurs titres. L’opération obligataire de Tosyali Algérie, qui a levé 15 milliards de dinars en deux semaines auprès d’investisseurs professionnels, est présentée comme un exemple de réussite de ce nouveau modèle de financement. « C’est un indicateur fort de confiance et de maturité du marché », estime le même responsable. L’augmentation du nombre de sociétés cotées permet de diversifier les portefeuilles, dynamiser la liquidité et réduire les risques, contribuant ainsi à structurer un véritable marché des capitaux en Algérie.

Par Sirine R.

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