18/09/2025
ACTUALITENATIONAL

400 millions de dollars de contrats attendus à l’IATF 2025: Le pharma algérien à l’assaut de l’Afrique

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L’Algérie s’affirme plus que jamais comme un acteur incontournable de l’industrie pharmaceutique africaine. À l’occasion de la 4ᵉ édition de la foire commerciale intra-africaine (IATF 2025), qui se tient à Alger, pas moins de 22 opérateurs algériens du secteur pharmaceutique prennent part à l’événement, avec l’ambition de décrocher plus de 400 millions de dollars de contrats.

Le ministre de l’Industrie pharmaceutique, Ouacim Kouidri, a insisté, lors d’une conférence de presse, sur la dimension stratégique de cette participation. « Cette édition est une station importante pour renforcer la coopération africaine et consolider nos partenariats. Si nous unissons nos efforts dans le cadre du Sud-Sud, nous serons en mesure de bâtir une industrie pharmaceutique africaine garantissant la souveraineté sanitaire de nos peuples », a-t-il déclaré. Les chiffres parlent d’eux-mêmes. Alors que le marché mondial du médicament pèse 1 645 milliards de dollars en 2024, le continent africain ne représente que 27 milliards de dollars, soit 1,6 % de la production mondiale, malgré le fait qu’un Africain sur quatre souffre d’une maladie nécessitant un traitement. Une situation qui, selon le ministre, illustre à la fois une vulnérabilité préoccupante et une opportunité stratégique majeure.

L’Algérie, qui dispose aujourd’hui de 218 usines pharmaceutiques, soit près de 26 % de la capacité de production africaine (640 usines au total), se place à l’avant-garde de cette transformation. Le pays a déjà franchi un cap en couvrant 82 % de ses besoins en médicaments localement, contre 67 % il y a quelques années seulement. Le fleuron national, le groupe public SAIDAL, illustre ce potentiel avec la production de 196 médicaments couvrant 22 domaines thérapeutiques. Sa PDG, Mme Nabila Benygzer née Ouaret, a rappelé au micro d’Ennahar TV que l’objectif est d’élargir cette offre vers les marchés africains, en capitalisant sur la qualité et la compétitivité des produits algériens.

Pour Samir Ouali, président du Syndicat national des pharmaciens algériens agréés (SNPAA), la réussite de cette stratégie passe par une implication directe des pharmaciens. « L’Algérie a réussi à couvrir plus de 70 % de ses besoins en médicaments localement, un accomplissement qui la place en position de leader continental. Mais il faut que le pharmacien reste au cœur de cette dynamique, car il constitue le maillon indispensable entre l’industrie et le citoyen », a-t-il souligné lors d’une récente déclaration. Il a par ailleurs rappelé que l’Afrique importe encore près de 80 % de ses médicaments, une dépendance lourde de conséquences.

L’Algérie entend positionner son industrie pharmaceutique comme un vecteur de solidarité sanitaire entre les peuples africains. Entre opportunités commerciales, souveraineté sanitaire et coopération Sud-Sud, Alger semble décidée à transformer ce secteur en un véritable levier d’intégration régionale et de puissance économique.

Par Mourad A.

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