IATF 2025: Alger consacre son rôle de carrefour africain
La 4ᵉ édition de la Foire commerciale intra-africaine (IATF 2025) connaît déjà un vif succès. En accueillant ce rendez-vous continental, l’Algérie démontre son rôle de pivot économique et diplomatique en Afrique. Depuis le début de la semaine, le Centre international des conférences a réuni près de 2 000 exposants et quelque 40 000 visiteurs, avec déjà 170 contrats signés pour un montant global estimé à 40 milliards de dollars. Et les organisateurs s’attendent à d’autres accords majeurs lors de la dernière journée.
Invité d’AL24news, Karim Zeribi, ancien député européen et président du Conseil mondial de la diaspora algérienne (CMDA), a rappelé que l’Afrique dispose d’1,5 milliard d’habitants, avec une moyenne d’âge de seulement 19 ans, contre 42 ans en Europe. Une jeunesse foisonnante qui représente un levier de transformation. « Cet événement est un moment fort qui met l’accent sur le développement économique du continent », a-t-il ajouté. Le potentiel est colossal : 50 millions de PME et micro-entreprises, des sous-sols regorgeant de pétrole, de gaz, de lithium, de cobalt et d’or, ainsi que 60 % des terres cultivables de la planète. « Si l’Afrique exploitait pleinement ses terres, elle pourrait nourrir l’ensemble de la planète », a insisté l’ancien eurodéputé. Pourtant, le commerce intra-africain ne représente encore que 15 % des échanges, loin derrière l’Europe où il atteint 65 %.
Dans ce contexte, l’IATF apparaît comme une plateforme incontournable pour renforcer l’intégration économique africaine. « C’est un symbole fort de recevoir à Alger des chefs d’État, des entreprises et des experts pour évoquer le libre-échange entre pays du continent », a expliqué M. Zeribi, en insistant sur la nécessité de bâtir des rapports « gagnant-gagnant » et d’en finir avec les pratiques de pillage des ressources africaines. L’Algérie, par sa position géographique et son dynamisme interne, se place au cœur de cette transformation.
Avec ses 47 millions d’habitants, 54 millions en comptant la diaspora, le pays dispose d’atouts considérables : 7e producteur mondial de gaz, 17e de pétrole, 75 % de la population âgée de moins de 35 ans, 2 millions d’universitaires et 98 % de scolarisation au primaire. « L’Algérie a un potentiel énorme et peut jouer un rôle de leader en impulsant une dynamique continentale », a estimé le président du CMDA, rappelant aussi que le pays a formé 65 000 étudiants africains au cours des dernières décennies. La diaspora, considérée comme la « 6ᵉ région africaine » par l’Union africaine, occupe également une place centrale dans cette équation. Elle représente 200 millions de personnes dans le monde, dont 7 millions d’Algériens. Ses transferts financiers vers l’Afrique oscillent entre 95 et 100 milliards de dollars par an, soit davantage que l’aide au développement estimée à 73 milliards. « La diaspora est une véritable force de frappe, non seulement financière, mais aussi en termes de savoir-faire et d’entrepreneuriat », a souligné M. Zeribi.
L’IATF 2025 a permis de matérialiser cet engagement. Le Conseil mondial de la diaspora algérienne (CMDA), créé en mars 2024, a dépêché une délégation de 100 membres, composée de chefs d’entreprise, de médecins, de juristes et de cadres, venus à Alger pour rencontrer les acteurs économiques nationaux et les autorités.
Par M. A.