Recensement agricole: Un outil qui valorisera notre agriculture
Le DG du Bneder (Bureau national d’études pour le développement rural), est revenu longuement sur l’importance du prochain recensement agricole qui sera lancé le mois d’octobre prochain, pour un coût estimé à 789 millions de dinars.
Pour le lancement de ce recensement, le ministère de l’agriculture entend mettre les bouchées doubles et tous les personnels sont mobilisés pour sa réussite.
Invité par nos confrères de la radio nationale, le Dg du Bneder a rappelé que ce recensent permet de dresser une carte exhaustive, tant sur la superficie agraire, la répartition spatiale entre petites et grandes exploitations ou encore quels effectifs des animaux d’élevage.
Ce recensement donc sera lancé au mois d’octobre prochain et permettra, selon ce responsable de donner une visibilité sur la structure agraire» et d’attirer les investisseurs, notamment étrangers.
Pour lui, le dernier recensement date déjà de 22 ans ce qui est beaucoup par rapport aux normes établies. Aussi il a tenu a expliqué que «les textes de lois ont été publiés et permettent désormais aux investisseurs étrangers de créer des entreprises de droit algérien et d’accéder à des terres agricoles dans le cadre de la mise en valeur». Il faut spécifier surtout que ce recensement agricole vient à point, puisque le dernier date de 2001.
En 2001, plus de 70% des exploitations agricoles avaient une superficie inférieure à 5 hectares. Depuis, l’ensemble des textes et l’orientation politiques tendent à éviter l’émiettement du foncier agricole. Aujourd’hui, la tendance est tournée vers l’investissement et la transformation agricole
Dans la pratique, il y a un certain nombre de changements sur les pratiques agricoles qui seront dévoilés par le nouveau recensement, notamment l’émergence de l’exploitation agricole industrielle dans le Grand Sud. Ces informations permettront ainsi de mieux orienter les cultures stratégiques
Selon ce responsable l’opération devrait être rapide (un maximum de trois mois) et touchera l’ensemble des exploitants agricoles répartis sur le territoire national à travers les directions des servies agricole (DSA) de chaque wilaya », affirme le responsable. Objectif : « donner une photographie instantanée sur l’économie agricole.»
A ce sujet, des agronomes soulignent tout de même que la portée des recensements agricoles peut varier en fonction des ressources disponibles, de l’importance des terres arables.
Bien que l’objectif principal d’un recensement agricole soit de fournir des données primaires sur la structure du secteur agricole, comme la taille des exploitations, l’utilisation des terres, la propriété foncière, etc., il est important que ce recensement soit considéré comme une part d’un système intégré de statistiques agricoles tout comme le système national des statistiques.
Pourtant au delà même de l’utilité reconnue du recensement agricoles, des esprit chagrins s’élèvent pour contester l’utilité d’un recensement agricole, à l’ère du Big data, du Cloud et des photos-satellites; Ceux-ci étayent leur opposition arguant du fait que le recensement est une opération offrant des garanties statistiques et scientifiques, ce qui n’est pas le cas des fichiers administratifs utilisés par ailleurs, même lorsqu’ils sont exhaustifs. Autrement dit c’est un dispositif statistiquement sécurisé.
Par Samir Chalabi