Sécurité alimentaire: L’Algérie mise sur les semences locales
L’Algérie qui veut assurer son autosuffisance alimentaire lance un vaste programme pour la préservation de ses semences locales. Une banque de semences a été déjà lancée en Août 2022, et une autre pour les gènes sera également lancée au deuxième trimestre de 2023.
L’objectif principal c’est de préserver notre patrimoine génétique (végétal et animal), a souligné le ministre de l’Agriculture et du développement rural, Mohamed Abdelhafid Henni.
S’exprimant lors d’une journée parlementaire sur « le rôle de la banque de semences dans la réalisation de l’autosuffisance et de la sécurité alimentaire durable», Henni a noté que la création de cette banque au niveau du Centre national de contrôle et de certification des semences et plants (CNCC) est considéré comme étant un outil essentiel pour renforcer la sécurité, l’alimentation et la souveraineté nationale par la préservation et l’utilisation durable de la biodiversité agricole.
Ainsi que la fourniture de semences et de variétés, adaptées aux changements climatiques et aux maladies, afin de répondre aux défis actuels liés notamment à la sécheresse, et il représente également un noyau de base pour la création de différents types de semence nationale.
D’une capacité de stockage de 6 000 semences pour différentes filières, cette banque contient actuellement, 4.015 entrées (pour le côté botanique) : céréales, légumineuses, légumes, plantes industrielles, arbres forestiers, aromatiques et médicinaux).
Quant au côté animal : (bovins, ovins, caprins, équins), et ses ressources génétiques ont été fournies par tous les instituts, et continuent d’être régulièrement sécurisées par les producteurs et les instituts affiliés à la filière.
Le rôle de cette banque, ajoute le ministre, est de préserver les semences des changements anthropiques, des conditions climatiques et de l’érosion génétique, car ces semences sont considérées comme une ressource vitale, nécessaire et joue un rôle fondamental dans le développement durable de l’agriculture et le développement des territoires, par son utilisation directe ou par son introduction dans la sélection et l’amélioration, pour assurer la sécurité alimentaire, dont dépend la souveraineté nationale du pays. Ainsi, elle aura la mission de mettre à la disposition des agriculteurs des variétés de semences résistantes à la sécheresse, aux changements climatiques et aux maladies.
Sur un autre registre, le ministre a annoncé la création de 5 à 6 nouvelles banques de semences spécialisées (végétales et animales) à l’intérieur du pays, avec la préservation d’une «copie» au niveau de la banque centrale de gènes qui se trouve au niveau de l’Institut national de la recherche agronomique (INRA), d’une capacité de 80 000 souches. Cette banque de gènes entrera en service durant le deuxième trimestre de 2023, dont son inauguration officiel est prévue pour le 5 juillet prochain, annonce le ministre.
Pour sa part, le président de l’Assemblée populaire, Ibrahim Boughali a appelé à la mobilisation de la recherche scientifique et les compétences nationales pour protéger et développer le patrimoine génétique. Il a affirmé que l’idée de créer une banque de semences est au cœur d’une stratégie de sécurité intégrée visant à atteindre la sécurité alimentaire, à préserver les capacités de l’Algérie dans le domaine agricole, tout en garantissant le droit des générations futures.
En somme, la démarche «ambitieuse» des pouvoirs publics vise à l’augmentation de la production agricole nationale en céréale notamment. Cette dernière ne couvre que 35% des besoins nationaux dans la meilleure saison, alors 65% restants sont importés de l’étranger à de coûts de millions de dollars.
Une chose que le président de la République qualifie d’«inadmissible», d’autant que l’Algérie possède des potentialités importantes dans le domaine agricole. Donc, le moment est venu pour le développement de notre système agricole, en recourant à des nouvelles techniques et des semences adaptées à notre climat afin de réduire la facture d’importation «salée». Des orientations claires ont été données dans ce sens par le président de la République, pour la facilitation de l’investissement dans les filières stratégiques dans les wilayas de Sud. L’augmentation des superficies céréales à un million d’hectares dans le Sud, et avec la généralisation du système d’irrigation, permettra à l’Algérie d’assurer son autosuffisance en céréales.
Par Zahir R