18/09/2025
ACTUALITENATIONAL

Ce que la Zlecaf peut offrir à l’Algérie

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L’adhésion de l’Algérie à la Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf) ne pourrait qu’être bénéfique. En premier lieu, cette zone peut offrir à l’Algérie l’opportunité de diversifier ses exportations, indique « Trade Law Centre», qui est une organisation d’utilité publique basée en Afrique du Sud.

En effet, l’Algérie peut se concentrer dans une première étape sur le développement de ses capacités d’exportation de produits tels que les engrais, le ciment et les produits chimiques avant de passer à la production de produits à plus forte valeur ajoutée. « L’Algérie pourrait tirer pleinement parti de la zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf) en diversifiant sa base d’exportation et en augmentant sa production de produits manufacturés», selon un rapport publié le 13 juillet dernier par Trade Law Centre (Tralac).

Intitulé « L’Algérie et la zone de Libre Échange Continentale Africaine – Opportunités et contraintes », le rapport rappelle que le secteur des hydrocarbures représente bon an, mal an environ 38% des recettes budgétaires, 20% du PIB et environ 90% des recettes d’exportation de ce pays d’Afrique du Nord.

En 2020, les exportations hors hydrocarbures de l’Algérie représentaient seulement 2,3 milliards de dollars. Malgré la récente hausse des exportations vers l’Asie, la région MENA et l’Amérique latine, l’Union européenne demeure le principal partenaire commercial d’Alger.

Le total des exportations vers les autres pays africains s’est élevé en 2017 à 1,9 milliard de dollars en 2017, dont 90% de matières premières, selon les dernières données disponibles sur les échanges commerciaux intra-africains. L’Afrique subsaharienne pèse à peine 10% des exportations algériennes en Afrique.

Les importations de l’Algérie provenant de l’Afrique sont relativement diversifiées. Elles vont des métaux de base au textile-habillement, en passant par les boissons, les produits agricoles et les machines. 84% des importations africaines de l’Algérie sont originaires de ces mêmes trois pays d’Afrique du Nord : l’Egypte (35%), la Tunisie (27%) et le Maroc (22%).

Faible niveau de diversification

Créé en 2002 avec le soutien financier du Secrétariat d’État suisse à l’économie (SECO) pour développer une expertise technique et des capacités en matière de gouvernance commerciale en Afrique, Trade Law Centre précise également que l’Algérie ne bénéficie pas d’un accès préférentiel aux marchés des pays africains membres la Grande zone arabe de libre-échange (Egypte, Libye, Maroc, Soudan et Tunisie) et au marché mauritanien.

Par conséquent, la ratification par l’Algérie de l’accord portant création de la Zlecaf lui donne un accès préférentiel aux marchés africains et lui offre de nouvelles opportunités qu’elle pourrait saisir pleinement à condition de diversifier sa base d’exportation, de sortir du « tout-pétrole », et de redoubler d’efforts pour créer un environnement propice au développement de son secteur manufacturier.

Malgré l’intégration d’une politique industrielle dans les divers plans de développement quinquennaux du gouvernement depuis le milieu des années 90 et l’adoption d’une nouvelle stratégie de relance industrielle en 2021, les exportations algériennes restent peu diversifiées.

Depuis 2005, quatre nouveaux produits seulement ont été ajoutés au panier des exportations : la canne à sucre, le saccharose, la farine de blé, les poissons vivants et le verre flotté.

Le rapport précise que l’Algérie peut dans une première étape augmenter ses capacités de production de produits pour lesquels elle dispose actuellement d’une capacité d’approvisionnement, mais qu’elle n’exporte pas vers l’Afrique tels que les engrais, les produits agroalimentaires, le ciment et les produits chimiques.

À moyen et long terme, l’Algérie devrait se concentrer sur les secteurs à fort potentiel de diversification et à plus forte valeur ajoutée comme les plastiques, les machines industrielles, l’acier, les produits pharmaceutiques et l’automobile afin d’accroître ses exportations vers le reste du continent et d’augmenter sa participation aux chaînes de valeur régionales découlant de la mise en œuvre complète de la Zlecaf.

Mais la réussite de cette diversification des exportations dépendra avant tout de la capacité du gouvernement algérien à mettre en œuvre des réformes structurelles permettant une plus grande ouverture au secteur privé, l’amélioration de la compétitivité de l’économie, le renforcement de la productivité des entreprises et de l’investissement dans le capital humain.  

Par Sirine R/Agence

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