Industrie pharmaceutique algérienne: L’apport technologique russe en appoint
Il est avéré que les relations tant économiques que politiques entre la Russie et l’Algérie, sont marquées du sceau du bénéfice réciproque, dans une logique de partage gagnant-gagnant. Dans le secteur de l’industrie pharmaceutique, la Russie joue un rôle prépondérant, puisque la société russe Bocard, affiche ses intentions et se dit prête à un transfert de technologie dans le domaine des médicaments.
Le patron de la société biotechnologie russe Biocad, a affirmé dans la dernière édition de la revue de Spoutnik que le transfert de technologies pour localiser la production de médicaments devient une tendance mondiale Cela ne l’empêche pas de livrer « gratuitement une quantité considérable de médicaments » à l’Algérie en parlant de sa societe.
Il faut savoir que la société biotechnologique russe Biocad a annoncé à la mi-juillet le transfert au groupe pharmaceutique algérien Saidal de technologies de production d’anticancéreux
Le président de son conseil d’administration Dmitri Morozov a révélé les avantages de tels échanges. Selon lui, le transfert des technologies est une question relevant une importance capitale pour l’Algérie, qui perfectionne son système de santé.
«À l’heure actuelle c’est une tendance mondiale qui consiste à fabriquer des médicaments sur le territoire national, en coopération», a-t-il déclaré en marge du Sommet Russie-Afrique.
Le modèle mondialiste ne fonctionne plus
Biocad créera, de fait, une plateforme technologique qui permettra d’effectuer sur le territoire algérien des opérations connectées avec ses propres installations.
« Le modèle de mondialisation dans lequel une usine immense approvisionne le monde entier ne fonctionnera plus. Nous avons compris que l’avenir appartenait à des lignes technologiques mobiles et maniables qui pourraient être localisées dans tel ou tel pays pour produire des médicaments », signale M.Morozov.
Sa société est parvenue à mettre au point des approches permettant d’avoir de telles lignes technologiques et elle offre certaines de ses technologies aux partenaires algériens.
Livraisons gratuites
Cependant, pour qu’un partenaire ait envie de se doter d’une technologie, il doit tester un médicament et voir les résultats de son utilisation.
L’entreprise livrera gratuitement une quantité considérable de médicaments « pour que les médecins algériens puissent essayer de les utiliser pour traiter des cancers », explique Dmitri Morozov.
«Nous les livrerons gratuitement sur la base humanitaire et les médecins auront accès à ces anticancéreux. J’estime que ces livraisons humanitaires représentent une fonction intéressante dont peuvent se charger les sociétés pharmaceutiques», a-t-il ajouté, en affirmant que : «Parallèlement nos partenaires produiront ce médicament en Algérie et les médecins l’utiliseront dans leur pratique quotidienne».
Selon Alexeï Torgov, directeur général adjoint en charge de la communication chez Biocad, cité par la même source, trois produits, à savoir le bevacizumab, le darbépoétine et l’écumizumab, seront conditionnés secondairement par Saidal.
Deux autres médicaments, le rituximab et le bevacizumab, bénéficieront du transfert technologique de la production à partir d’une solution biologique (conditionnement primaire), suivi de la fabrication des premiers lots. Cette technologie sera ensuite utilisée pour la production future de ces cinq médicaments.
Le partenariat entre Saidal et Biocad a été établi en 2022, et actuellement, Saidal effectue déjà le conditionnement de deux médicaments, le rituximab et le trastuzumab, grâce au transfert technologique. En 2023, les expéditions de Biocad vers Saidal devraient dépasser les 13 millions de dollars, augmentant ainsi le volume des échanges entre les deux groupes.
Ce transfert de technologie, est issu notamment des examens des projets de partenariat dans le domaine de l’industrie pharmaceutique, qui ont eu leu en décembre 2022.
En effet, en ce décembre 2022 ; le ministre en charge de ce secteur, a reçu l’ambassadeur de Russie en Algérie, Valerian Shuvaev, avec lequel il a passé en revue les projets de partenariat dans le domaine de l’industrie pharmaceutique en vue de leur finalisation. Les deux parties ont également évoqué le projet de mémorandum d’entente entre l’Agence nationale des produits pharmaceutiques (ANPP) et l’Institut d’Etat des médicaments et de bonnes pratiques de la Fédération de Russie.
Par Réda Hadi