18/09/2025
AGRICULTURE/PÊCHE

Agriculture saharienne: L’Italie investit dans le Sud algérien

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La coopération économique entre l’Algérie et l’Italie s’intensifie et s’étend à d’autres domaines que l’énergie, notamment l’agriculture. L’Italie vient d’avoir une concession de 900 ha dans le Sud algérien, par le biais de Bonifiche Ferraresi (BF Spa). 

L’entreprise italienne, dans un communiqué publié sur son site officiel, annonce que le directeur général, Federico Vecchioni, a signé les accords contraignants qui permettront à BF Algérie d’achever le processus de délivrance de la concession, pour la culture des zones sud-sahariennes du territoire, par le gouvernement algérien.


BF Algérie est le véhicule corporatif créé ad hoc en accord avec le partenaire algérien Benmalem Imed Ben Hocine (Copre Sud – premier acteur de la logistique algérienne) et qui sera contrôlé par BF. 

Elle représente une étape supplémentaire du Groupe BF vers la concrétisation du projet de développement international, particulièrement orienté dans cette phase vers l’Afrique du Nord, selon la même source.

Les projets dans des contextes internationaux en cours ou en développement pourront compter à la fois sur les compétences et le savoir-faire du Groupe BF et de ses partenaires stratégiques, et – comme dans ce cas – sur le soutien de partenaires locaux actifs dans des secteurs spécifiques, par exemple dans celui de la logistique, fonctionnel à la réussite des projets agro-industriels sur de nouveaux marchés pour le Groupe BF.

Selon la même source, « la naissance de BF Algérie représente l’étape fondamentale pour lancer des projets sur le territoire algérien, créant les bases d’une présence durable et rentable que nous entendons développer sous une forme territoriale encore plus étendue».

« Avec la signature des accords contraignants en Algérie, qui a eu lieu conjointement avec la mission du ministre de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire, Francesco Lollobrigida, BF pourra s’engager à améliorer les conditions de production, de travail et de vie des peuples proches de nous», précise l’entreprise dans le même communiqué.

L’Algérie qui s’est fixée comme but, d’assurer sa sécurité alimentaire, met tut en en œuvre pour y arriver. L’Algérie et l’Italie se sont engagées à redoubler d’efforts pour accentuer leurs coopérations, et l’agriculture en est un secteur, privilégié. Autrement dit, le Sud algérien est une vraie pépite d’Or, et cette région est considérée, comme le futur El Dorado et futur grenier de l’Afrique.

Pour autant, l’attribution de cette concession au vu de sa superficie quelque peu, des écologistes et des ingénieurs agronomes se disent inquiets, pour la diversité faunique et les perturbations environnementales que peut engendrer l’agriculture intensive.

Des agronomes précisent qu’avec cette superficie, il ne peut s’agir que de culture intensive.
Or selon eux, la culture intensive mal utilisée a aussi ses travers. En effet, prendre en compte les besoins alimentaires nationaux tout en limitant l’impact sur l’environnement et la nature : tel est l’enjeu de l’agriculture aujourd’hui. 

Or, si l’agriculture productiviste permet de répondre aux besoins de rentabilité, afin de fournir la nourriture nécessaire à l’ensemble de la population, elle induit également de nombreuses conséquences écologiques.
Aussi, pour se nourrir sans dépendre d’autres pays, l’Algérie mise sur un système de production agricole intensive. Engrais, pesticides, machines, voire même OGM… Tout est bon pour maximiser les rendements et assurer une alimentation variée à tout le monde. Les prix deviennent de plus en plus avantageux, et même les plus pauvres peuvent désormais s’offrir des produits jusque-là réservés aux plus riches, tels que la viande.


D’autres s’inquiètent de savoir d’où viendra la main d’œuvre

Effectivement, nos agriculteurs se plaignent du manque de main d’œuvre. Les jeunes se sont désintéressés de ce secteur, car jugé peu rentable et très contraignant.
De plus, ces agronomes disent que nous avons opté pour un mode d’agriculture productiviste. Raison pour laquelle la main-d’œuvre agricole a fortement diminué
De leur côté, les écologistes estiment que ce mode de culture, induit l’utilisation d’important moyens logistiques (tracteurs moissonneuses-batteuses) et leurs empreintes carbone.
La mécanisation de cette agriculture, oblige donc l’utilisation de machines qui permettent non seulement de semer, d’arroser les champs d’engrais chimiques, d’insecticides, d’herbicides, de fongicides, mais aussi de faucher et de moissonner. Ainsi, l’épandage, le fauchage et le moissonnage sont facilités.
Aussi, lorsqu’on a commencé à les utiliser, les produits phytosanitaires dégradent en effet la vie dans les sols, les rendant moins fertiles. Faut-il alors pour autant en rester au mode traditionnel ?
Assurément non disent des sources au ministère de l’Agriculture qui assurent que le volet a été pris en compte lors de l‘élaboration du cahier de charges, et qu’il fait partie intégrante des préoccupations de ce partenariat.

Par Réda Hadi

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