18/09/2025
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Agro-industrie, automobile, pharmaceutique, logistique: Les piliers du futur commerce africain

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Organisée à Alger du 4 au 10 septembre, la 4ᵉ édition de la Foire commerciale intra-africaine (IATF) a transformé la capitale en une vitrine du dynamisme économique du continent. Avec plus de 30 000 participants et 2 000 exposants, l’événement a confirmé la position de l’Algérie comme carrefour stratégique pour l’avenir du commerce africain.

Au cœur de cet événement, la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAF) a réaffirmé son ambition : bâtir un marché intégré de 1,4 milliard de consommateurs, capable de transformer en profondeur les économies africaines. « Nous voulons ramener la valeur ajoutée sur le continent et développer les chaînes de valeur africaines », a expliqué Cynthia Gnassingbé-Essonam, conseillère principale en charge de l’engagement pour le secteur privé au sein de la ZLECAF, lors de son intervention sur la « Chaîne III » de la radio nationale.

Une étude menée en 2022 par le secrétariat de la ZLECAF a identifié quatre secteurs stratégiques susceptibles de doubler le commerce intra-africain d’ici 2035 : l’agro-industrie, l’automobile, la pharmaceutique et la logistique. Des domaines qui reflètent à la fois les besoins croissants du continent et le potentiel industriel de nombreux pays, dont l’Algérie. Le cas du secteur pharmaceutique est emblématique. En 2019, l’Afrique a importé près de 19 milliards de dollars de médicaments, essentiellement des génériques. Une dépendance coûteuse, mais aussi une opportunité pour des pays comme l’Algérie, qui dispose déjà d’entreprises capables de produire et d’exporter vers d’autres marchés africains. « Si nous parvenons à harmoniser les réglementations et les normes, nous aurons un véritable marché pharmaceutique africain », a insisté Mme Gnassingbé-Essonam. Même constat pour l’automobile et l’agro-industrie, deux filières où le secteur privé algérien a montré une présence remarquée lors de l’IATF. Des start-up aux grandes entreprises, les exposants algériens ont affiché leur volonté de devenir des acteurs incontournables de la transformation industrielle africaine.

Mais au-delà des secteurs, la question des infrastructures reste centrale. Routes, lignes maritimes et aériennes sont indispensables pour connecter les marchés africains. L’Algérie, grâce à la route transsaharienne, au projet de ligne aérienne Alger–N’Djaména et à la future liaison maritime Alger–Nouakchott, veut s’imposer comme un hub logistique de premier plan. « Les marchandises ne se déplacent pas toutes seules. Nous devons investir dans des corridors commerciaux fiables et modernes », a rappelé la responsable de la ZLECAF, saluant les « méga-projets » lancés par Alger.

Actuellement, le commerce intra-africain ne représente que 15 à 18 % des échanges, un chiffre faible comparé aux autres régions du monde. L’enjeu de la ZLECAF est d’inverser cette tendance en éliminant les barrières tarifaires et non tarifaires, mais aussi en favorisant le secteur privé africain. Déjà 49 pays ont ratifié l’accord, preuve d’une volonté politique d’avancer. Pour Mme Gnassingbé-Essonam, l’édition algérienne de l’IATF illustre cette dynamique : « C’est ici que l’on voit concrètement naître des partenariats sud-sud et des solutions africaines aux défis africains ». Un message fort alors que la prochaine édition, prévue en 2027 à Lagos, devra confirmer cette trajectoire.

Par M. A.

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