Approvisionnement de l’Europe en GNL: L’Algérie demeure un fournisseur clé
Au troisième trimestre de 2024, l’Algérie continue de jouer un rôle stratégique dans l’approvisionnement en gaz naturel liquéfié (GNL) de l’Europe, malgré une tendance générale à la baisse de ses exportations. Bien que ses ventes aient diminué de 17 % par rapport à l’année précédente, l’Algérie reste l’un des principaux fournisseurs de GNL vers le Vieux Continent, occupant la troisième place parmi les plus grands exportateurs.
Cette baisse, bien que notable, ne masque pas la résilience de l’Algérie dans un marché en contraction, où les importations de gaz par l’Europe ont globalement diminué de 22 %, comme l’a affirmé la plateforme spécialisée « Attaqa.net ».
Les exportations algériennes, bien qu’en recul, se maintiennent à des niveaux relativement stables sur l’ensemble de l’année, avec un total de 8,49 millions de tonnes au cours des neuf premiers mois de 2024, une situation quasi identique à celle de l’année précédente. Cette stabilité, dans un environnement difficile, démontre la robustesse des relations énergétiques entre l’Algérie et l’Europe, ainsi que la place prépondérante qu’occupe le pays dans la diversification des sources d’approvisionnement énergétique de la région.
Dans un contexte où les tensions géopolitiques, notamment liées à la Russie, ont fortement impacté le marché du GNL, l’Algérie s’affirme comme un partenaire fiable pour l’Europe. Si la Russie, malgré les sanctions, a vu ses exportations augmenter grâce à des ajustements stratégiques, l’Algérie, de son côté, continue de satisfaire une part significative des besoins énergétiques européens. La demande européenne, bien que modifiée par la crise du gaz russe et l’explosion du gazoduc Nord Stream, reste importante. L’Algérie, par sa proximité géographique et ses infrastructures adaptées, est bien positionnée pour répondre à cette demande. Le pays conserve ainsi une position clé, malgré la concurrence accrue de nouveaux acteurs sur le marché mondial du GNL, tels que le Qatar et la Norvège, qui ont également vu leurs exportations chuter. Ces fluctuations soulignent la volatilité du marché du gaz, où les évolutions politiques et économiques influencent directement la dynamique des échanges.
Parallèlement à l’Algérie, plusieurs autres pays continuent de fournir une part significative de GNL à l’Europe, bien que leurs exportations aient, pour la plupart, diminué en 2024. Les États-Unis, premier exportateur mondial de GNL, restent les plus grands fournisseurs vers le Vieux Continent, mais ont enregistré une baisse importante de 28,6 % au troisième trimestre, illustrant un léger désintérêt de l’Europe face à une demande intérieure plus forte aux États-Unis et une diversification de leurs marchés d’exportation, notamment vers l’Asie. La Russie, quant à elle, a connu une augmentation de ses exportations malgré les sanctions et les restrictions imposées par l’Union européenne, prouvant ainsi la résilience de son réseau énergétique et la dépendance persistante de certains pays européens à son gaz. Le Qatar, autre acteur clé, a également observé une chute de ses exportations, en partie en raison de son repositionnement stratégique vers d’autres marchés émergents comme l’Asie. Quant à la Norvège, malgré une baisse modeste de 1 %, elle reste un fournisseur fiable pour l’Europe, bien que son rôle soit plus limité comparé aux grands exportateurs comme l’Algérie et les États-Unis. Ces fluctuations parmi les autres fournisseurs montrent la dynamique complexe du marché du GNL, où l’Europe, tout en réduisant sa dépendance au gaz russe, se tourne vers une gamme variée de producteurs, tout en étant confrontée à des choix stratégiques pour garantir son approvisionnement énergétique à long terme.
Par M A.