Argentine: Le gouvernement va publier chaque semaine l’inflation qui s’est envolée de 120% en un an
Aux prises avec la pire inflation depuis trois décennies, le gouvernement argentin donnera désormais la hausse des prix chaque semaine. A un mois d’élections présidentielles, cela permet d’afficher des chiffres forcément plus modestes que sur un mois ou une semaine. Et de calmer les anticipations inflationnistes, espère-t-on à Buenos Aires.
Débordée par une inflation (124,4% sur douze mois) sans précédent depuis 32 ans en août (12,4% sur… un mois), le gouvernement argentin veut analyser au plus près le phénomène. Buenos Aires publiera désormais un indice hebdomadaire de l’inflation, dans l’espoir d’atténuer d’éventuelles anticipations inflationnistes.
« Nous allons émettre un rapport d’inflation hebdomadaire tous les vendredis », a annoncé vendredi le secrétaire du ministère de l’Economie Gabriel Rubinstein sur X (ex-Twitter). En plus de « cette estimation du Secrétariat de politique économique, indépendamment de l’INDEC (Indice national de la statistique) qui continuera ses publications habituelles », à savoir l’indice mensuel, officiel, des prix à la consommation.
« Inflation hebdomadaire en baisse », claironne le premier de ces rapports, qui souligne que « l’inflation hebdomadaire a évolué à la baisse dans la première semaine de septembre (entre le 4 et le 10) et aurait atteint la valeur de +2,1% », selon les projections, après un pic de 4,8% pour la troisième semaine d’août. « Bien que le chiffre hebdomadaire reste très élevé, il est dans la lignée des valeurs antérieures » au choc de la dévaluation du 13 août, vante le ministère. « Nous estimons que les prochains relevés hebdomadaires vont consolider la tendance à la baisse », s’avance-t-il.
La publication mercredi de l’inflation pour le mois d’août, 12,4%, (soit +80% depuis le début 2023) fait craindre que l’inflation, endémique dans la troisième économie d’Amérique latine, ne dérive hors de contrôle, dans un contexte d’incertitude accrue par la prochaine élection présidentielle du 22 octobre.
Dans un pays qui subit depuis une douzaine d’années une inflation annuelle à deux chiffres, les anticipations inflationnistes des acteurs économiques peuvent effectivement jouer un rôle accélérateur, que le gouvernement (centre-gauche) espère calmer avec une prise de température désormais hebdomadaire.