24/01/2025
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Avec l’entrée en production de nouvelles stations de dessalement : Une production de 5,5 millions de m3/j d’ici 2030

D’ici 2025, la production d’eau potable en Algérie devrait passer de 18 % à 42 % de la consommation actuelle grâce à l’implantation de nouvelles stations de dessalement, fournissant ainsi de l’eau à plus de 15 millions de personnes. Ces infrastructures intègrent des technologies avancées permettant d’éviter les interruptions de service causées par des phénomènes tels que la turbidité. De plus, un système de maintenance rapide a été mis en place, avec des équipes spécialisées capables d’intervenir efficacement en cas de besoin, comme l’ont démontré les interventions à Béni Saf et à El Hamma. Ces avancées garantissent une distribution fiable et continue d’eau, répondant ainsi aux besoins croissants de la population, comme l’a souligné Mouloud Hachlaf, Directeur de communication d’Algerian Energy Company (AEC).

À deux mois de la mise en service des cinq nouvelles stations de dessalement, le programme algérien se distingue par son ambition. Ces stations produiront 1,5 million de mètres cubes d’eau par jour, répondant ainsi à une demande en constante augmentation. Lors de son intervention à la radio nationale, Ahmed Hachlaf a indiqué que l’un des principaux défis du projet est le respect des délais : « En seulement 25 mois, ces projets seront achevés, un exploit comparé aux 36 à 52 mois habituellement nécessaires. Face aux changements climatiques, cette rapidité témoigne d’une volonté politique forte et d’une maîtrise technique visant à répondre aux besoins urgents en eau », a-t-il précisé.

Il a également souligné que ce projet de dessalement marque une étape historique pour l’Algérie, car pour la première fois, des entreprises locales sont au cœur de sa réalisation. Des acteurs tels que GCB, GTP, ENAC, SARPI et Cosider Canalisation ne se contentent pas de participer à l’exécution, mais incarnent un véritable moteur de développement industriel. « Cette implication des entreprises algériennes va bien au-delà de la simple contribution à un chantier ; elle favorise un transfert de compétences et de technologies qui enrichit le tissu industriel local », a-t-il ajouté. En outre, cette dynamique a permis de réduire considérablement les coûts, avec une baisse d’environ 60 à 65 % en devises étrangères, rendant le projet non seulement plus rentable mais aussi plus durable à long terme.

Les stations de dessalement, bien qu’indispensables pour répondre à la demande en eau, posent un défi énergétique considérable en raison de leur consommation élevée d’électricité. Pour y faire face, l’intégration de solutions d’énergie renouvelable, principalement l’énergie solaire, devient une priorité. Cependant, compte tenu du fonctionnement continu 24h/24, l’énergie solaire seule serait insuffisante et risquée. Ainsi, un mix énergétique, permettant de produire une partie de l’énergie nécessaire via des panneaux solaires, s’avère essentiel.

«  Ce programme ambitieux se concentre également sur l’optimisation de la consommation d’électricité et l’intégration des énergies renouvelables, notamment dans les régions intérieures du pays, loin du littoral. Cette démarche vise à garantir la durabilité et la résilience des infrastructures tout en favorisant une transition énergétique vers des sources plus propres », a-t-il expliqué.

Le directeur de communication de l’AEC a également précisé que le programme algérien de dessalement, loin de se limiter aux projets en cours, s’inscrit dans une dynamique de développement durable et d’industrialisation. « Avec la construction de nouvelles stations après 2025, la capacité de production d’eau devrait atteindre 5,5 millions de mètres cubes par jour d’ici 2030, marquant une étape majeure pour répondre aux besoins croissants du pays », a-t-il déclaré. Il a ajouté que l’une de ces installations, stratégiquement située à Skikda, servira à alimenter les besoins industriels liés au projet du phosphate intégré et à la zone industrielle, soulignant ainsi l’importance de l’eau pour soutenir l’économie locale.

Au-delà de la production d’eau, ces projets représentent également un enjeu crucial pour l’industrialisation du pays. La question de l’exploitation et de la maintenance à long terme des installations devient une priorité. Forts de leur expérience, les cadres algériens ont acquis une expertise précieuse, et ce savoir-faire local est désormais au cœur de la gestion de ces infrastructures. Cela permet non seulement de garantir une autonomie technique, mais aussi de renforcer la compétitivité industrielle du pays, a conclu l’invité de la radio nationale.

Par Mourad A.

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