CACOBATPH: 80 000 travailleurs du BTPH indemnisés en 2024
En 2024, près de 80 000 travailleurs du secteur du bâtiment, des travaux publics et de l’hydraulique (BTPH) ont été indemnisés en raison des interruptions de travail causées par les aléas climatiques. Un total de 5 000 dossiers a été étudié et validé, permettant ainsi le versement de 444 millions de dinars aux entreprises concernées. Ce mécanisme, selon Abdelmadjid Chekari, directeur général de la Caisse nationale des congés payés et du chômage-intempéries des Secteurs du Bâtiment, des Travaux Publics et de l’Hydraulique (CACOBATPH), est essentiel pour garantir la protection sociale des salariés exposés aux conditions météorologiques extrêmes.
Lors de son intervention sur la « Chaîne I » de la radio nationale, Chekari a souligné le rôle central joué par la CACOBATPH dans la compensation des pertes salariales des travailleurs du BTPH en cas d’arrêts de chantier dus aux intempéries. « Ce dispositif permet d’assurer un filet de sécurité pour les salariés tout en garantissant la continuité des entreprises », a-t-il expliqué. En effet, les indemnisations atteignent 75 % du salaire de base, ce qui assure un minimum de stabilité financière aux ouvriers lors des arrêts forcés. En 2024, cette compensation a été d’autant plus cruciale face aux intempéries exceptionnelles ayant frappé le pays en début d’année. Les fortes précipitations de 2024 ont entraîné la fermeture temporaire de nombreux chantiers à travers le pays. À ce jour, 1 900 nouveaux dossiers ont été déposés en lien avec ces interruptions, et 300 d’entre eux ont déjà été traités. « Nos équipes poursuivent le traitement des demandes pour assurer un versement rapide des indemnités », a précisé Chekari.
D’après le SG de la CACOBATPH, Depuis 2016, le champ d’action de la caisse a été étendu pour inclure les arrêts de travail causés par des températures extrêmes, notamment dans le Sud du pays. Il a ajouté que cette couverture a été généralisée en 2019 à l’ensemble des 58 wilayas du pays. Selon lui, cette avancée majeure fait de l’Algérie un acteur pionnier dans la prise en charge des effets des conditions climatiques extrêmes sur l’emploi dans le secteur du BTPH.« Cette extension de la couverture est essentielle pour soutenir les travailleurs confrontés à des conditions météorologiques particulièrement difficiles, et pour préserver la stabilité des entreprises dans ces régions », a-t-il précisé. Cependant, Chekari a souligné que les indemnisations restent limitées à 200 heures par an, soit environ 40 jours de travail, afin de garantir un équilibre entre le soutien financier aux travailleurs et le maintien de l’activité économique, une condition indispensable pour la pérennité du secteur.
61 000 travailleurs non déclarés découverts en 2024
Le SG a également évoqué les résultats financiers de la caisse, affirmant que depuis sa création en 1997, la caisse n’a enregistré aucun déficit financier. En 2024, la caisse a franchi un cap important, atteignant un total de 56 000 entreprises affiliées, soit une augmentation de 14 % par rapport à l’année précédente. « Cela reflète non seulement la vitalité du secteur, mais aussi l’amélioration continue du climat économique », a-t-il souligné. En ce qui concerne la gestion financière de la caisse, il a indiqué que « les cotisations collectées en 2024 ont dépassé 31,6 milliards de dinars, un chiffre qui témoigne de la solidité et de la performance de notre système ». Il a également précisé que cette gestion efficace a permis à la caisse de recevoir récemment la certification « Système de gestion intégrée », un label qui garantit des standards élevés en matière d’administration et de services.
L’année 2024 a également été marquée par des contrôles renforcés dans le secteur : 43 000 entreprises ont été inspectées, ce qui a permis de découvrir l’existence de 61 000 travailleurs non déclarés. Ces efforts visent à corriger les irrégularités et à renforcer l’équité sociale dans le secteur. Parallèlement, la caisse a accéléré sa digitalisation, en mettant en place une plateforme en ligne permettant aux entreprises de déclarer et payer leurs cotisations plus facilement. « Nous voulons simplifier les démarches et garantir un accès rapide aux services», a conclu Chekari.
Par Mourad A.