Colloque sur la RSE en Algérie: Une vision pour un avenir durable
Pour assurer un développement durable, en alignant la performance économique avec le bien-être social et la protection de l’environnement, il est crucial pour les entreprises de développer le concept de la RSE (Responsabilité Sociétale des Entreprises), qui intègre des préoccupations sociales, environnementales et éthiques dans leurs activités. Un premier colloque sur la RSE en Algérie a été organisé mardi à Alger, placé sous le thème : «La RSE, vecteur du développement durable et d’un management responsable». Cet événement de deux jours réunit experts et décideurs autour des enjeux cruciaux du développement durable, dans un contexte où la transition écologique et sociale s’impose.
L’ouverture a été marquée par l’intervention du Pr Mustapha Cherif, philosophe et professeur des universités, durant cette première journée qui a pour objectif de mettre en lumière les Objectifs de Développement Durable (ODD) à l’horizon 2030, abordant des thématiques comme la transition énergétique, l’efficacité écoénergétique, l’agroécologie et la lutte contre la corruption. Il a souligné l’importance de l’éthique dans la gestion des entreprises. Selon lui, la RSE doit être un pilier pour renforcer les liens sociaux et favoriser une société plus inclusive, tout en recentrant l’humain dans les décisions de développement, face à la déshumanisation croissante du monde des affaires.
Lors du premier panel, Pr Med Cherif Belmihoub, consultant en développement institutionnel et Management a évoqué la culture de l’évaluation des politiques publiques en Algérie. Il a insisté sur le fait que l’évaluation est souvent perçue de manière punitive, alors qu’elle devrait servir à l’amélioration continue et à l’apprentissage pour mieux mesurer les impacts à long terme. À travers des exemples tels que l’agriculture saharienne et la production d’acier vert, l’ancien ministre de la de la prospective et membre du CNESE a illustré la complexité d’évaluer des projets impliquant plusieurs acteurs et des enjeux écologiques. Il a appelé à une meilleure diffusion de la culture de l’évaluation, en formant davantage de fonctionnaires et d’acteurs de la société civile.
Pour sa part, Pr Azzedine Belkacem-Nacer a abordé la question des rééquilibrages territoriaux en Algérie. Il a proposé la décentralisation comme un levier essentiel pour mieux territorialiser les ODD, tout en soulignant l’importance de la transformation numérique et de la démocratie participative pour renforcer l’implication des populations locales dans les projets de développement durable. Il a toutefois averti que cette transformation ne doit pas créer de nouvelles formes d’exclusion, notamment dans les régions reculées. La consultante Chahrazed Dahache a, pour sa part, présenté une analyse approfondie des indicateurs de suivi des ODD. Elle a mis en avant l’importance d’utiliser des outils fiables pour mesurer les progrès réalisés et aider à la prise de décision. Elle a également insisté sur le rôle clé des entreprises dans l’atteinte des ODD, notamment en améliorant leur efficacité énergétique et en adoptant des pratiques inclusives pour réduire les inégalités. La deuxième journée du colloque se concentrera sur la RSE et les normes internationales, telles que l’ISO 26000 et l’ISO 37001, avec des retours d’expérience d’entreprises algériennes. Ces discussions permettront de définir les stratégies nécessaires pour renforcer les pratiques de développement durable dans le secteur privé et public. L’objectif final du colloque est d’élaborer un cadre réglementaire rénové pour soutenir la RSE en Algérie de manière durable.
Par Mourad A.
