13/01/2025
ACTUNATIONAL

Commerce extérieur: Cap sur la diversification des exportations

L’Algérie amorce un tournant économique stratégique en misant sur la diversification et la transformation de son modèle d’exportation. Avec des réserves de change atteignant 72 milliards de dollars en 2024, soit une augmentation de 68 % depuis 2020, le pays dispose d’une base solide pour concrétiser ses ambitions. Cependant, cette avancée reste fortement dépendante des hydrocarbures, un secteur vulnérable aux fluctuations des marchés mondiaux, a indiqué Ali Bey Nasri, expert en exportation et commerce international.

L’objectif fixé pour 2030 est ambitieux : atteindre 29 milliards de dollars d’exportations hors hydrocarbures. Lors de son intervention sur les ondes de la « Chaîne II » de la radio nationale, Ali Bey Nasri a précisé que le véritable défi réside dans la mobilisation de 24 milliards supplémentaires. Cela, a-t-il expliqué, nécessite de concentrer les efforts sur des filières stratégiques comme l’agriculture, l’agro-industrie, les fertilisants, le ciment et les produits sidérurgiques. Il a également souligné l’importance de l’exploitation des terres inexploitées dans le Sud et de la modernisation des infrastructures portuaires et logistiques, des leviers essentiels pour réduire la facture d’importation et valoriser les ressources locales.

Concernant la transformation des matières premières, M. Nasri a insisté sur l’urgence d’ajouter de la valeur localement. « Exporter des produits bruts comme le clinker ou le phosphate revient à perdre une valeur ajoutée considérable», a-t-il affirmé. Il a appelé à s’orienter vers des produits transformés, tels que le ciment conditionné ou les dérivés du phosphate, capables de générer des revenus bien plus importants. Cette stratégie d’industrialisation, selon lui, doit être soutenue par des investissements ciblés, en utilisant une part significative des réserves accumulées pour renforcer la compétitivité.

Abordant les opportunités offertes par la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf), Ali Bey Nasri a déclaré que ce cadre constitue une chance inédite pour l’Algérie. Toutefois, il a averti que tirer pleinement parti de ce marché exige une implantation directe des entreprises algériennes en Afrique. « En structurant des chaînes de distribution sur place, nous pourrons sécuriser nos exportations et renforcer la compétitivité de nos produits face aux grandes puissances économiques », a-t-il expliqué. Enfin, M. Nasri a plaidé pour des réformes profondes visant à garantir le succès de cette transition. Il a insisté sur l’importance d’améliorer le cadre réglementaire, de moderniser les infrastructures et de créer des zones industrielles spécialisées. Il a également souligné que le soutien des banques et une réduction efficace de la bureaucratie sont essentiels pour encourager les investisseurs et transformer ces ambitions en une réalité tangible. En conclusion, Ali Bey Nasri a exprimé une vision optimiste mais réaliste : « L’Algérie dispose de tous les atouts nécessaires pour redéfinir son rôle sur les marchés internationaux et renforcer sa souveraineté économique. Cependant, cela nécessite des actions concrètes et durables, ainsi qu’une confiance renouvelée dans nos capacités nationales.»

Par M A.

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